Reconquête du territoire national, lutte contre la menace djihadiste, réconciliation national… Investi président de la transition au Burkina Faso ce vendredi 21 octobre, le capitaine Ibrahim Traoré, 34 ans, fixe ses priorités.
Vêtu d’un treillis de combat ceint d’une écharpe aux couleurs du Burkina Faso, M. Traoré a, dans son discours d’investiture, parlé de la montée de la menace djihadiste. Une crise sécuritaire, dont fait face le pays depuis 2015. « L’existence de la nation est en péril », déclare le chef de la junte, tête coiffée d’un béret rouge et d’un masque qui ne laisse apparaître que ses yeux.
Ce jeune capitaine, devenu le plus jeune président au monde, affirme avoir l’objectif de reconquérir « le territoire occupé par ces hors terroristes ». « Depuis le 24 janvier, jusqu’au 30 septembre, nous avons constaté des dérives qui ont conduit à un recadrage de cette transition », indique le président burkinabé.
Ce vendredi, le capitaine Ibrahim Traoré, désigné président de transition lors des assises nationales, porte officiellement les habits du chef de l’Etat. C’est à l’issue de la cérémonie de prestation de serment qui a eu lieu devant les représentants des corps constitués, de l’armée et des forces vives. Sans la présence d’un représentant étranger.
Du 25 janvier au 30 septembre. Le Burkina Faso a connu deux putschs. Le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba dépose Christian Kaboré, président élu. Son règne ne dure que huit mois. Le putschiste est évincé lors d’un putsch mené le capitaine Ibrahim Traoré et ses hommes après deux journées de confusion à Ouagadougou, la capitale. L’instabilité de la situation sécuritaire a précipité la chute de M. Damiba. La même raison a été avancée lorsque l’ancien chef de la junte, exilé au Togo, a chassé le président Kaboré du pouvoir.
A sa prise du pouvoir, Ibrahim Traoré a promis de respecter les engagements que le Burkina a pris avec la Cédéao pour un retour à l’ordre constitutionnel. Et selon la charte de la transition adoptée la semaine prochaine, la transition doit s’achever en juillet 2024 avec la tenue d’une élection présidentielle à laquelle le capitaine Traoré ne va pas candidater.
Raymond Nsimba