Blaise Compaoré sera jugé pour l’assassinat de Thomas Sankara. L’ancien président Burkinabè en exil en Côte d’Ivoire depuis sa chute en 2014, doit répondre des faits d’attentat, de complicité d’atteinte à la sûreté de l’État, d’assassinat et de recel de cadavres. La date de l’ouverture du procès n’est pas encore fixée. En cas d’absence, Blaise Compaoré pourrait être jugé par contumace.
«Ce procès peut crisper et radicaliser une partie de l’opposition», explique Siaka Coulibaly, analyste politique burkinabè, à Sahuti Africa. «Non seulement parce que Blaise Compaoré était président pendant 27 ans, l’ancien parti au pouvoir occupe, aujourd’hui, le chef de file de l’opposition politique. Il se peut qu’au niveau du parti qu’il ait des décisions de réagir par rapport à cette mise en accusation ou à un éventuel procès, voire une condamnation», a-t-il dit.
«C’est une question de justice. Il est difficile d’être à l’extérieur pour apprécier comment est-ce que les choses vont se passer. La justice va vérifier que la responsabilité de Blaise Compaoré est effective, en la démontrant avec des preuves matérielles. A partir de là, on va tirer la conclusion. Donc, il ne faut qu’attendre le procès», a ajouté l’analyste.
Pour la partie civile, «l’heure de la justice a enfin sonné». Mais quelle peut être l’influence politique de la mise en accusation de Blaise Compaoré ?
Dans ce dossier, le général Gilbert Diendéré, bras droit de Blaise Compaoré, sera jugé et douze autres coaccusés dont Hyacinthe Kafando, présumé chef du commando qui a abattu le capitaine Thomas Sankara et ses compagnons. Kafando est en fuite depuis 2015. Au total, quatorze personnes seront jugées.
Trésor Mutombo