Après la victoire du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), parti de Paul Biya, aux élections régionales du dimanche 6 décembre, les opposants camerounais boycottent ces résultats. A sahutiafrica.net, Aristide Mono, analyste politique camerounais, explique les raisons de la victoire du RDPC.
«Ce qui explique le succès du parti au pouvoir aux élections régionales, c’est que lors de la dernières élections de 2018, le RDPC a capitalisé en faisant élire plusieurs les conseillers municipaux de son parti. Comme le collège électorale pour les élections régionales est constitué des chefs coutumiers et des conseillers municipaux, il est normal de voir les résultats obtenus par le parti de Paul Biya. Du moment où le parti au pouvoir a pratiquement tout raflé en février, il était donc clair qu’il gagnerait les élections régionales», détaille Aristide Mono.
Pour l’analyste politique, dans les chefferies au Cameroun, « il y a une certaine inféodation de la chefferie traditionnelle au pouvoir politique. C’est-à-dire les chefs traditionnels, la plupart sont du parti au pouvoir et beaucoup sont l’émanation aussi de ceux du parti au pouvoir, donc le collège électorale était bouclé ».
«Les partis qui se sont allés dans ces élections, n’avaient pas de chance, pour venir à bout du RDPC», affirme Aristide Mono.
Selon cet analyste camerounais, la fraude électorale n’a eu aucune incidence sur les résultats. Le monnayage ou la corruption n’ont eu aucun incidence sur le scrutin. Le problème était que l’électorat était déjà acquis au parti au pouvoir.
Aristide Mono estime que le seul parti qui pouvait faire quelque chose de mieux, c’était le PCRN (Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale) de Cabral Libii.
«Malheureusement il a péché dans certains départements, à cause d’un certain clientélisme qui habitait ses militants et ses conseillers municipaux qui auraient offert leurs voix au RDPC».
Inès Kayakumba