« Je vais enfin voir les Eléphants ! » Les footballeurs ivoiriens vainqueurs de leur troisième Coupe d’Afrique des nations, à domicile, ont paradé lundi dans Abidjan, acclamés par une foule enfiévrée qui profitait d’un jour exceptionnellement férié pour célébrer leurs héros.
Comme en 2015, lors de leur précédent sacre, les Eléphants ont sillonné les rues de la capitale économique du pays, juchés sur le toit d’un camion aménagé pour l’occasion, pancarte trois étoiles au flanc.
Au lendemain de leur triomphe 2-1 face au Nigeria, ils ont salué les dizaines de milliers de supporters massés sur les ponts et avenues des diverses communes d’Abidjan, certains de leurs supporters n’hésitant pas à accompagner leur cortège en courant, loin d’être découragés par l’accablante chaleur qui frappait la ville.
Vers 20h00, après plus de quatre heures d’un joyeux bain de foule, sous bonne escorte policière, les joueurs sont entrés dans un stade Félix Houphouët-Boigny 100% orange, rugissant de bonheur. Parés d’un tee-shirt blanc « Champions d’Afrique », les joueurs et les membres du staff ont entamé un tour d’honneur.
Nombre d’entre eux étaient manifestement émus, et beaucoup filmaient avec leur téléphone l’accueil assourdissant qui leur était réservé. « C’est un sentiment de fierté qui domine. Avec trois étoiles nous rentrons parmi les grandes nations africaines », se réjouit Junior Djedjess, venu au stade. Seuls l’Egypte (7 titres), le Cameroun (5) et le Ghana (4) ont fait mieux dans l’histoire de la compétition.
« Mon pays a gagné, je vais enfin voir les Eléphants, c’est une joie immense », s’enthousiasme Moussa Savané, un autre supporter comblé. Dès la nuit de dimanche à lundi, certains fans avaient réussi à mettre la main sur des maillots déjà estampillés d’une troisième étoile cousue ou collée à la va vite.
Ressuscités
Après leur tour d’honneur, les joueurs sont descendus un à un sur la pelouse et le vétéran Max-Alain Gradel, 36 ans, a présenté le trophée au public. « Côte d’Ivoire, voilà votre coupe d’Afrique. Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire », a lancé le capitaine du Onze ivoirien avant de remettre le trophée au Premier ministre, Robert Beugré Mambé.
« On ne vaut rien, mais on a pris la coupe », entonnaient les supporters qui couraient dès le début d’après-midi vers le stade. Slogan ironique pour une équipe qui revient de loin.
Au bord du gouffre il y a trois semaines, lorsque la Guinée équatoriale les avait humiliés 4-0, les Ivoiriens se sont qualifiés pour les 8e de finale par un trou de souris. « Après le 4-0 j’étais abattu, mais on était encore en vie et une nouvelle équipe est née », se remémore Junior Djedjess.
Car la Côte d’Ivoire a alors tout fait valser : exit Jean-Louis Gasset, le sélectionneur, remplacé par un de ses adjoints, l’Ivoirien Emerse Faé, novice à ce niveau.
Et une nouvelle compétition a débuté : Sénégal, Mali, RDC puis Nigeria sont tombés sous les « coups du marteau » ivoiriens, référence au hit de Tam Sir, devenu l’hymne officieux de la compétition, repris en choeur par tous les supporters, accompagné de sa chorégraphie.
« On a organisé une CAN chez nous, on la remporte, on est sortis aujourd’hui pour leur montrer à quel point on est fiers », affirme Hana Malika Koné, fan du milieu de terrain Seko Fofana.
Lundi, à l’applaudimètre au stade, les attaquants Simon Adingra et Sébastien Haller, passeur et buteur dimanche en finale, ont fait partie des plus encensés. Mais un nom revient dans la foule : « Faé, Faé » en hommage à ce sélectionneur faiseur de miracles.
Les célébrations ne sont pas terminées. Mardi, les joueurs doivent être reçus par le président Alassane Ouattara.
AFP/Sahutiafrica