Lundi 19 septembre, Chérif Mahamat Zene, ministre tchadien des Affaires étrangères, a annoncé sa démission, alors que le Tchad est en plein dialogue national inclusif et souverain censé déboucher sur la tenue des élections apaisées, crédibles et transparentes.
A 58 ans, le chef de la diplomatie tchadienne affirme avoir décidé de jeter l’éponge face à « une situation aussi malsaine que confuse et inacceptable ». Chérif Mahamat Zene déplore que toutes les prérogatives du département qu’il dirige aient été dépouillées, en lui réduisant à un simple figurant.
« Il me paraît, ni opportun, ni responsable de continuer à occuper mon poste », rapporte M. Zene dans la correspondance adressée au général Mahamat Idriss Déby, président du Conseil militaire de transition.
Dans cette correspondance, il indique que « son engagement et sa volonté de servir le Tchad se trouvent, depuis quelques mois, contrarier par des initiatives et actions parallèles de certains membres du chef de la junte et du gouvernement, entreprises à mon insu et sur vos instructions ».
« Ces initiatives empiètent sur les prérogatives qui sont celles de mon département telles que définies », dit Chérif Mahamat Zene.
Nommé en mai 2021, M. Zene a été le principal négociateur de la junte au pouvoir lors du pré-dialogue avec les groupes armés à Doha au Qatar, où les discussions ont duré pendant cinq mois avant la signature de l’accord de paix. Cet accord a permis aux groupes armés signataires de participer au dialogue national qui se tient à N’Djamena.
Mais le Fact, un des principaux groupes armés et à la base de l’offensive contre Idriss Déby, ancien président, a refusé d’apposer sa signature.
Trésor Mutombo