Ce mardi 2 juillet, le président comorien Azali Assoumani a chargé son fils, Nour El Fath, de coordonner les affaires gouvernementales, après un remaniement ministériel à la suite d’élections tendues en janvier dernier.
Sa décision est intervenue après que ses adversaires l’ont accusée d’avoir été entachée de fraudes électorales. Le président Assoumani a annoncé la composition de son cabinet. Il a nommé Ibrahim Mohamed Abdou Razakou ministre des Finances, Saïd Omar Houmadi ministre de la Justice et a reconduit Youssoufa Mohamed Ali ministre de la Défense.
D’après les analystes politiques, des dirigeants de l’opposition et des médias locaux, le président Assoumani semblait préparer El Fath. Il s’agit d’un homme de 40 ans issu de la finance et qui travaille comme conseiller économique principal du président depuis 2019, pour le remplacer.
Les réformes constitutionnelles de 2018 ont prolongé l’obligation de rotation de la présidence entre les trois principales îles des Comores de cinq à dix ans. El Fath ne serait donc pas éligible pour remplacer son père à la fin du mandat présidentiel en 2029. Mais reste à savoir à moins que la Constitution ne soit à nouveau modifiée.
Avec une population d’environ 800 000 habitants, les Comores ont connu une vingtaine de coups d’État ou de tentatives de coup d’État depuis leur indépendance de la France en 1975. Depuis, ils constituent une source majeure de migration irrégulière vers l’île française voisine de Mayotte.
Lors de la publication des résultats par l’organisme électoral déclarant la réélection d’Assoumani pour son quatrième mandat de cinq ans, une personne a été tuée et au moins vingt-cinq autres blessées lors de violentes manifestations dans le pays, un groupe de trois îles au large des côtes du Mozambique.
Josaphat Mayi