«Les entreprises locales doivent faire face à une concurrence féroce de la part des multinationales opérant dans le secteur du cacao. La situation est encore délicate lorsque certains chocolatiers opèrent désormais directement ou par le biais de leurs filiales sur le marché d’exportation afin de réduire leurs coûts», a expliqué Essy Parfait, analyste ivoirien du cacao, à Sahuti Africa. D’après lui, les champions nationaux ivoiriens n’ont pas une force financière pour concurrencer les firmes transnationales.
Essy Parfait estime que la mesure prise par le gouvernement ivoirien pour soutenir les entreprise locales vont simplement «réduire la quantité de production des sociétés transnationales». Mais pour lui, cette mesure est «un manque à gagner». Le gouvernement ivoirien a octroyé 20% des exportations de cacao aux entreprises locales. Jusque-là, seules les entreprises transnationales en bénéficiaient.
«Le système de vente actuel est préjudiciable pour les opérateurs nationaux dans la mesure où il favorise les compagnies internationales qui ont un meilleur accès aux ressources financières et peuvent procéder à des achats importants. À vrai dire, les entreprises locales ne pourront pas concurrencer les multinationales parce qu’ils ont déjà une puissance financière», a-t-il déclaré.
Le secteur du cacao, stratégique pour la Côte d’Ivoire, doit se transformer pour assurer son avenir. Mais aussi pour mieux jouer son rôle de moteur du développement économique du pays, indique la Banque mondiale. Plus de la moitié des producteurs locaux vivent en deçà du seuil de la pauvreté, avec moins de 1,2 USD par jour.
Ali Maliki