A huit mois des élections au Sénégal, la commission politique du dialogue national, initiée par le président Macky Sall, a proposé une modification de la loi électorale pour permettre aux candidats inéligibles de se présenter.
Cette question concerne notamment Karim Wade, fils de l’ex-président Abdoulaye Wade, condamné à six ans ferme en 2015 pour enrichissement illicite, mais aussi Khalifa Sall. L’ancien maire de Dakar est aussi inéligible pour ses ennuis judiciaires. Il a été écarté lors du scrutin de 2019.
Au stade actuel, les consultations n’ont pas permis de lever le flou sur la participation ou non des deux opposants.
Le cas de l’opposant Ousmane Sonko, qui été condamné le 1ᵉʳ juin à deux ans de prison pour une affaire de mœurs, n’a pas été retenu par ladite commission. Cette condamnation empêche l’opposant de se présenter à la présidentielle de 2024. Mais, elle est l’une des sources principales des pires troubles au Sénégal depuis plusieurs années. Bilan ? Au moins seize morts pour les autorités. Vingt-quatre, selon Amnesty international. L’opposition, elle, parle de trente morts.
Entre-temps, le président Macky, élu en 2012 et réélu en 2019, continue d’entretenir le flou sur sa volonté de briguer ou non un troisième mandat en 2024.
Raymond Nsimba