Au Tchad, des tractations se poursuivent pour convaincre les absents à participer au dialogue national inclusif et souverain, alors que les travaux de ces assises devront reprendre ce mardi 23 août.
Trois hauts diplomates mènent des bons offices pour convaincre les absents. Il s’agit de Mohamed Bin Ahmed Al Mesned, conseiller en charge de la sécurité nationale de l’émir du Qatar, de Moustapha Ould Limam Chafi, conseiller du président Mohamed Bazoum ainsi que de Djibril Bassolé.
Mais Wakit Tamma, coalition de partis d’opposition et des associations de la société civile, Les Transformateurs, parti de l’opposant Succès Masra et le Fact, un des principaux groupes armés, boudent ce dialogue. Il le qualifie de monologue. S’ils refusent de participer, le dialogue risque de « perdre sa crédibilité », pense un observateur de la vie politique au Tchad.
« Les organisations internationales aidées par les pays amis du Tchad multiplient des rencontres depuis samedi. Ces négociations ont, d’une part, apporté des fruits parce que certains partis d’opposition ont accepté de participer au dialogue à la dernière minute. Mais les caciques comme Wakit Tama ont décidé de ne pas participer à ce dialogue », explique André Abba Kodmdji, journaliste indépendant tchadien, à Sahutiafrica.
D’après RFI, l’opposant Succès Masra aurait rencontré deux fois ces trois hauts diplomates. Ces derniers ont tenté de convaincre le leader de Transformateurs de ne pas réunir ses militants au Palais du 15 janvier le lendemain.
Si l’opposant Succès Masra attend des facilitateurs une révision de la liste des participants et des conditions, une source gouvernementale dit être optimiste sur l’arrivée de nouveaux participants, renseigne la même source. Le Niger tente de convaincre le Fact, à la base de l’offensive qui a coûté la vie au président Idriss Déby Itno, à rejoindre les négociations de N’Djamena. Mais jusque-là, sans succès, rapporte RFI.
Pour le journaliste André Abba Kodmdji, les facilitateurs ont « du pain sur la planche ». Il indique que « la parité de participants au dialogue divise ». D’après lui, la majorité de participants sont les cadres de l’ancien régime.
Débuté le samedi 20 août, le dialogue national inclusif et souverain est censé déboucher sur la tenue des élections libres, transparentes et crédibles. Mais la charte de la transition ne précisent pas si les membres de la junte pourront candidater des élections. Wakit Tama exige sa révision.
Trésor Mutombo