Ramener les mouvements politico-militaires au dialogue inclusif au Tchad prévu en mai. C’est l’objectif du pré-dialogue qui débute à Doha au Qatar ce dimanche 13 mars. 130 participants devront prendre part à ces assises de Doha. Avec autant de voix potentiellement dissonantes entre groupes souvent rivaux voire ennemis, les négociations s’annoncent ardues.
Mais la cérémonie d’ouverture aura lieu sans une partie importante des quatre-vingt-quatre chefs et cadres quarante-quatre groupes armés. Selon un membre de la médiation tchadienne cité par l’AFP, les chefs et cadres de mouvements politico-militaires « n’ont pu encore quitter leurs repaires en Libye, au Soudan ou leur exil plus lointain encore, parce que leurs documents de voyage ne sont pas arrivés à temps ».
Un chef rebelle assure que des organisateurs lui ont dit qu’être présent à l’ouverture n’était pas une obligation et qu’il y avait une certaine élasticité, rapporte l’AFP. Dans un communiqué, le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact), accusé d’avoir tué le président Idriss Déby Itno, confirme sa participation à ce pré-dialogue.
Pour participer au dialogue, les rebelles exigeaient la restitution de leurs biens spoliés, une amnistie générale et la libération des prisonniers de guerre comme préalable. Ce que la junte militaire a commencé de faire. Mais elle exclut encore nombre d’entre eux notamment les membres du Fact.
Reste à savoir, si Timan Erdimi, chef de l’Union des forces de la résistance (UFR), va participer au pré-dialogue. M. Erdimi aurait exprimé l’intention de renverser le pouvoir dans une conversation avec un conseil du président centrafricain, qui a fuité sur les réseaux sociaux.
Mercredi 10 mars, à quatre jours de l’ouverture, Mahamat Déby a remplacé le comité chargé de la médiation, dirigé par l’ancien président (1979-82) Goukouni Weddeye, personnalité respectée et neutre, par une équipe emmenée par Cherif Mahamat Zene, ministre tchadien des Affaires étrangères.
Au Tchad, le général Mahamat Idriss Déby, 38 ans, qui a pris le pouvoir au lendemain de la mort de son père le 20 avril 2021, a promis d’organiser un dialogue inclusif censé déboucher à la tenue des élections censées permettre un retour à l’ordre constitutionnelle. Le pré-dialogue est déterminant avant le dialogue national prévu en mai à N’Djamena, capitale du Tchad.
Trésor Mutombo