Les activités des Eglises et autres lieux de cultes ont repris à Kinshasa, capitale de la RDCongo le 15 août. Après plus de 5 mois sans rassemblement, les fidèles de différentes églises ont retrouvé le chemin des églises. Nous avons fait le tour des églises dimanche 16 août. Retour sur le premier jour de prière après la levée de l’état d’urgence sanitaire et la fin du confinement de la ville de Kinshasa.
A l’entrée de l’église Source de Guihon dans la commune de Kasa-vubu, des agents d’accueil sont postés à l’entrée. Des masques couvrent leurs nez et bouche. Gels hydroalcoolique en main, ces agents versent entre les mains des fidèles ce désinfectant et prélèvent la température de ceux qui veulent entrer pour le premier culte. L’ambiance est celle des grands rendez-vous du dimanche. Les tenues sont impeccables et les apparences bien soignées. On danse, on crie pour rendre gloire à Dieu. Les sourires sont recouverts de masque. Mais la joie se lit sur les visages.

«On avait perdu l’habitude des cultes du dimanche. Reprendre cela aujourd’hui, il faudra un peu de temps pour que les habitudes reviennent. Mais, c’est quelque chose qui nous a manqué. Retrouver les frères et soeurs, ensemble pour prier et rendre gloire au Seigneur pour nous avoir gardé en vie», témoigne soeur Marie, fidèle de cette église, dans la commune de Kasa-vubu.
Dans les églises des environs, certaines ont disposé des écrans géants à l’extérieur pour permettre à d’autres fidèles, installés sous les tentes, de ne rien rater du culte.
A l’église Cité Bethel de Lemba, des kits de lavage de main ont été installé tôt dimanche matin pour respecter les exigences des autorités de la ville afin de limiter la propagation de la pandémie dans les lieux de culte.
Dimanche 16 août, les premières églises ont fini avec l’installation des sonorisations dans la ville de Kinshasa. Musiques religieuses et chansons sont diffusées dans les haut-parleurs. Le bruit du dimanche revient aussi.
«Nous n’avions plus les bruits des différentes églises les dimanches avec les prédications de gauche à droite. Là maintenant, ça revient», se plaint un jeune rencontré sur l’avenue By-Pass à Lemba.

«Comment peut-on parler des bruits des églises, alors qu’on ne dit rien sur les bars qui jouent des musiques à longueur des journées?» s’offusque Naomie, une soeur rencontrée à la sortie de l’église Cité Bethel de Lemba.
Elle affirme avoir été submergée par le premier jour de culte après le confinement. « J’étais émerveillée de retrouver mes frères, mais surtout d’être encore en vie», a déclaré Naomie.
«Qui a le pouvoir de vaincre le coronavirus dans ta vie? » demande le chantre principal de l’église Source de Guihon. En choeur, les fidèles répondent: «Jéhovah a le dernier mot contre le coronavirus».
Pendant le déroulement du culte dans cette église, le modérateur n’a pas arrêté de rappeler au fidèles le respect des gestes barrières. Sur les écrans, l’image du port du masque est projetée.

Mais, c’est une nouvelle habitude que certains fidèles peinent à intégrer.
«Je n’ai pas pu prier normalement. Le masque m’étouffe. A chaque fois, un membre du protocole venait me demander de remettre mon masque. Cela m’a tellement énervé que je suis sortie avec ma chaise à l’extérieur», indique Chantal, une autre fidèle qui s’est rendue dimanche dans son église dans la commune de Limete.
Jacques Matand’