En lançant un appel à l’unité nationale, Joseph Kabila, ancien président congolais devenu figure de l’opposition, et Moïse Katumbi, leader du parti Ensemble pour la République, accusent le régime du président Tshisekedi d’instaurer une « dictature ».
Au lendemain de la fête de Noël, ces figures de proue de la classe politique congolaise se sont réunies à Addis-Abeba, capitale éthiopienne. Il s’agit d’une rencontre inédite après leur accolade publique à l’issue du forum de réconciliation entre les ressortissants de l’espace Katanga en mai 2022.
Les deux alliés d’hier, puis farouches adversaires avant de s’associer à nouveau, ont, dans un communiqué après leur rencontre, dénoncé les violations des droits humains, des arrestations arbitraires de journalistes, d’opposants, d’activistes et de citoyens.
« Au vu de la crise politique, sécuritaire et socio-économique que traverse la RDC, et de ses conséquences sur la population congolaise, ils lancent un appel pressant à la paix et à l’unité nationale, tout en soulignant l’importance et l’urgence du respect des droits fondamentaux – aujourd’hui bafoués – des citoyens, de la préservation de la démocratie et l’Etat de droit qui ont laissé place à l’oppression et à la dictature », rapporte le texte, consulté par Sahutiafrica.
Alors que le débat autour de réformes constitutionnelles continue de diviser, Joseph Kabila et Moïse Kabila s’y opposent. Pour eux, c’est une démarche inopportune. Mais le président Tshisekedi pousse et a évoqué la question des réformes constitutionnelles lors de son discours sur l’état de la nation devant le Parlement réuni en congrès.
L’opposition entend maintenir la pression et est vent debout depuis que le président Tshisekedi a soulevé cette question lors d’un meeting à Kisangani. Il a même promis de mettre en place une commission pour réfléchir sur ce sujet. Mais des opposants, qui l’accusent de vouloir s’éterniser au pouvoir, brandissent la révision de la constitution comme la ligne rouge à ne pas franchir.
« Ils appellent tous les Congolais à résister activement face à la volonté affichée par le pouvoir en place de rompre le pacte républicain, fruit d’un large consensus national ayant permis la réunification et la stabilité du pays, ainsi que le rétablissement des institutions démocratiques, au risque d’exacerber les divisions au sein de la population congolaise et d’achever le délitement de notre Nation », appellent M. Kabila et M. Katumbi.
Trésor Mutombo