Dans un contexte sécuritaire tendu et marqué par la percée de rebelles du M23, la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) et l’Eglise du Christ au Congo (Ecc) sont à la manœuvre pour un dialogue national inclusif.
Cité de l’Union africaine. Lundi, ces pères de l’église ont été reçus par le président Tshisekedi, qui a appelé à la mobilisation nationale après la percée de rebelles du M23 à Goma. Une heure d’échange. La Cenco et l’Ecc ont proposé au chef de l’Etat un plan de sortie de crise. D’après Mgr Donatien Nshole, porte-parole de la Cenco, ils ont été encouragés par Félix Tshisekedi.
Jusque-là, il est difficile de le confirmer. Mais il se profile tout de même. Quelques jours plus tard, la Cenco et l’Ecc ont rencontré l’opposant Martin Fayulu. D’après eux, le leader de la coalition Lamuka s’est montré ouvert à l’idée de se retrouver autour d’une table. Les deux structures religieuses continuent leurs consultations auprès d’acteurs politiques.
« Nous avons déjà rencontré quelques acteurs : Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Joseph Kabila. On a d’autres acteurs à rencontrer », a glissé Eric Senga, confiant que ces acteurs sont dans la dynamique. Mais chacun présente ses préalables pour venir à la table de discussions. Pour l’heure, plusieurs acteurs politiques refusent de se prononcer à ce sujet.
« Notre rôle comme facilitateur est de réduire la distance entre les extrémités du préalable et d’arriver à construire, en transformant ces difficultés en opportunité du dialogue », a indiqué le secrétaire de l’Ecc devant un parterre de journalistes, promettant un calendrier raisonnable qui tient compte des urgences.
Pendant ce temps, la situation sécuritaire est plus que préoccupante dans l’est de la RDC, où les rebelles du M23 continuent de gagner du terrain. Ce mercredi, ils ont pris la cité minière de Nyabibwe, à environ 100 km de Bukavu et 70 km de l’aéroport provincial.
Jusque-là, Kinshasa refuse des négociations directes avec le M23, soutenu par le Rwanda. A l’ouverture d’une session extraordinaire à l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe a lancé un appel à la mobilisation face au « complot de balkanisation ».
« C’est sous cet angle qu’il est bon de considérer l’appel du chef de l’Etat qui, dans son rôle historique, reconnaît l’importance de renforcer l’unité nationale. Je me réjouis de constater que les pères des églises catholiques et protestantes au Congo y ont répondu promptement, donnant un exemple à toute notre classe politique et à la société civile. Autant que le Congo doit rester un et indivisible, notre peuple, dans sa diversité politique et ethnique, doit demeurer soudé face à cette lourde menace », a dit le président de l’Assemblée nationale.
Trésor Mutombo