En RDC, l’opposition s’oppose à une éventuelle révision de la constitution, accusant le président Tshisekedi d’avoir « trahi et menti le peuple ».
C’est à Kisangani que le chef de l’Etat a annoncé qu’il entend mettre en place une commission chargée de rédiger une nouvelle loi fondamentale. Que reproche-t-il à l’actuelle constitution ? « Notre constitution doit être adaptée à notre mode de vie. Raison pour laquelle, j’avais dit qu’il fallait la revoir », a déclaré le président Félix Tshisekedi lors d’un meeting populaire.
Réviser la constitution ? Pour l’opposition, c’est la ligne rouge à ne pas franchir. « La constitution ne sera pas changée. Qui vivra verra », tranche l’opposant Moïse Katumbi, leader du parti Ensemble pour la République et deuxième lors de la dernière présidentielle, au micro de nos confrères d’Actualite.cd. Il accuse le président Tshisekedi, son allié d’hier au sein de l’Union sacrée, d’avoir « trahi le peuple ».
Moïse Katumbi voit derrière cette démarche une façon pour Félix Tshisekedi de s’éternir au pouvoir. « Même si on lui laissait 30 ou 40 ans au pouvoir, il ne serait toujours pas prêt. Il n’y aura pas de changement de la constitution, c’est de l’utopie. Le problème du Congo, c’est la mauvaise gouvernance, ce n’est pas la constitution », lâche le leader du parti Ensemble.
Dans le camp de Martin Fayulu, leader de la coalition Lamuka, le ton est tout aussi ferme. Pas question de toucher à la constitution. Publiant une ancienne vidéo du président Tshisekedi, dans les habits d’opposant, Prince Epenge le qualifie de « danger pour le pays ». « Nous espérons que Félix assumera jusqu’au bout les conséquences désastreuses de son aventure », glisse l’opposant dans un post sur le réseau social X.
Faut-il réviser la constitution ? C’est la question qui déchaîne les passions. Jusque-là, il n’y a pas encore de projet formel à l’Assemblée nationale. L’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti présidentiel, s’est déjà lancé dans la mobilisation en faveur de cette révision.
Cette formation politique a, dans un communiqué publié le 11 octobre dernier, affirmé que « l’actuelle constitution a démontré ses limites dans l’exercice du pouvoir public et elle est appelée à évoluer pour une adaptation correcte à la gestion politique et au progrès de la société congolaise ».
Réagissant à cette annonce, le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) a parlé d’une ligne rouge. « Le peuple congolais y a déjà dit NON et se mobilisera pour barrer la route à pareille tentative, comme il l’a fait jusqu’à mettre fin à l’ère Kabila », avait écrit la Lucha dans une publication sur le réseau social X.
Trésor Mutombo