Le gouvernement éthiopien a appelé à la signature rapide d’un accord de cessez-le-feu avec les autorités rebelles du Tigré afin de pouvoir rétablir les services essentiels vendredi 19 août. Et a annoncé transmettre une proposition de paix à l’Union africaine (UA).
Les deux camps se disent prêts à des négociations et le gouvernement a chargé un Comité pour la Paix de les préparer, mais aucune discussion formelle n’a commencé.
« Pour permettre une fourniture durable de l’aide humanitaire et pour permettre la reprise des services essentiels dans le nord de l’Ethiopie, ainsi que pour résoudre le conflit de manière pacifique, le Comité (pour la Paix) a souligné la nécessité de conclure un cessez-le-feu, dès que possible », a noté le service de communication du gouvernement fédéral éthiopien dans un communiqué.
Ce comité a adopté une proposition de paix devant mener à la conclusion d’un cessez-le-feu et poser les fondations d’un futur dialogue politique. « Tous les efforts sont menés en collaboration avec l’Union africaine pour qu’il soit possible de déterminer le moment et le lieu des pourparlers et pour commencer les discussions de paix rapidement et pour conclure un cessez-le-feu sous peu », a poursuivi le communiqué.
Le gouvernement éthiopien exige que l’UA assure la médiation tandis que les rebelles tigréens mettent en cause l’impartialité de M. Obasanjo, dénonçant la proximité supposée de l’ex-président nigérian avec le Premier ministre Abiy Ahmed.
De leur côté, les rebelles du Tigré dénoncent un enfumage de la part du gouvernement, l’accusant de tactiques dilatoires.
« Le soi-disant Comité pour la Paix mis en place par le régime d’Abiy Ahmed se prête à son habituel jeu d’enfumage pour embobiner la communauté internationale, pendant que ses forces provoquent activement nos forces sur divers fronts », a tweeté Getachew Reda, un porte-parole des rebelles.
Les autorités ont « ouvertement piétiné leur promesse maintes fois répétée de prendre des mesures visant à créer un environnement favorable à des négociations pacifiques, telles que l’accès humanitaire sans entrave au Tigré et le rétablissement des services essentiels », a-t-il ajouté.
Les combats ont cessé au Tigré (nord) depuis une trêve décidée fin mars par les belligérants, mais aucun cessez-le-feu formel n’a été conclu.
La trêve a permis la reprise de la livraison par la route de l’aide humanitaire vers la région, mais le Tigré reste privé des services essentiels (électricité, télécoms, banques…) et leur rétablissement est exigé par les rebelles tigréens avant tout début de négociation.
Ali Maliki