Près de trois morts, une vingtaine de blessés par balles et des arrestations. Tel est le bilan avancé par le Front national pour la défense de la Constitution, coalition d’opposition, après des manifestations contre la junte au pouvoir jeudi 20 octobre.
D’après cette organisation, Thierno Bella Diallo, El hadj Boubacar Diallo et Thierno Moussa Barry sont morts lors des manifestations. Mais ce bilan a été contredit par les autorités. Yamoussa Conté, procureur général de Conakry, quant à lui, avance un bilan de huit personnes blessées. Six, dont cinq graves dans les rangs des forces de sécurité et deux parmi les civils.
Selon un communiqué lu à la chaîne publique, les organisateurs de cette manifestation interdite et les participants seront poursuivis.
Le FNDC, qualifie la junte au pouvoir de « dictatorial ». Jeudi, cette coalition de partis d’opposition et de la société civile avait de nouveau appelé à manifester pour réclamer un retour rapide à l’ordre constitutionnel, mais aussi la libération des prisonniers détenus pour des mobiles politiques.
Mais des manifestants ont été réprimés à coups de gaz lacrymogènes. En Guinée, le bilan humain d’affrontements entre police et manifestants donne lieu à des versions divergentes. La junte au pouvoir, dirigé par le colonel Mamadou Doumbouya, a interdit les manifestations et a dissous le FNDC.
Ces sanglantes manifestations se sont déroulées, alors qu’une délégation de la Cédéao séjourne en Guinée pour travailler sur le chronogramme de la transition avec les autorités.
Le 22 septembre dernier, l’organisation ouest-africaine a imposé des sanctions individuelles à certaines personnalités guinéennes. La junte, qui a promis de rendre le pouvoir aux civils, à un mois pour présenter un calendrier raisonnable et acceptable de retour des civils, ultimatum qui expire donc théoriquement cette fin de semaine.
Trésor Mutombo