Jeûne mortel au Kenya : les recherches se poursuivent déjà 98 morts

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Au Kenya, les recherches de corps se poursuivent dans la forêt de Shakahola, où sont morts au moins 98 membres d’une secte prônant de jeûner pour « rencontrer Jésus ».

Huit nouveaux corps ont été exhumés mercredi. « Nous avons eu beaucoup de difficultés aujourd’hui avec la pluie mais au final, nous avons eu huit corps sortis », a déclaré une source policière à l’AFP.

Jusque-là, les recherches ont permis de retrouver jusqu’à présent trente-neuf personnes vivantes dans la vaste zone de « bush » de 325 hectares quadrillée par les enquêteurs, a précisé plus tôt dans la journée la préfète de la région Rhoda Onyancha.

Selon elle, vingt-deux personnes ont été placées en détention. Entre-temps, les exhumations sont en cours et la majorité des victimes sont des enfants. « Le chef de la secte avait préconisé d’affamer les enfants en premier, puis les femmes et enfin les hommes avant la fin du monde qui devait venir en juin », ont confié les sources proches de l’enquête. Elles soulignent « la nature macabre des pratiques de la secte ».

Hassan Musa, un responsable de la Croix-Rouge kényane, a indiqué qu’au moins trois-cent onze personnes dont la moitié constituée des mineurs ont été déclarées portés disparus auprès de l’organisation à Malindi.

Les victimes ont été retrouvés morts, enveloppés dans des tissus en coton et déposés dans des fosses peu profondes, ont-ils ajouté. La découverte de fosses communes dans cette forêt de l’est du Kenya a plongé le pays dans la stupeur.

Entre l’angoisse et l’inquiétude, les familles des personnes disparus se sont réunies devant la morgue de Malindi, où les corps des victimes ont afflué au-delà des capacités de la morgue, cherchant à connaître le sort de leurs proches disparus.

La révélation de ce qui est désormais appelé le massacre de la forêt de Shakahola a provoqué de nombreux appels à la répression vis-à-vis des sectes dans ce pays à majorité chrétienne.

Le président kényan William Ruto a promis de prendre des mesures contre les pasteurs autoproclamés tels que M. Nthenge, qui veulent utiliser la religion pour promouvoir des idéologies bizarres et inacceptables.

Depuis les premières découvertes la semaine dernière, des interrogations sont apparues sur les raisons pour lesquelles M. Nthenge a pu agir sans être inquiété par la police, alors qu’il avait déjà été arrêté une première fois en 2017 sur des accusations de radicalisation.

Selon les médias locaux, le pasteur autoproclamé a été arrêté de nouveau le mois dernier, après la mort de deux enfants affamés par leurs parents liés à la secte. Des accusations qu’il a rejetées et a été libéré contre une caution de 100.000 shillings kényans (environ 670 euros). M. Nthenge doit comparaître au tribunal le 2 mai prochain.

Mervedie Mikanu

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