Au Kenya, le collectif de défenseurs des droits humains a exprimé sa vive inquiétude après la disparition de trois influenceurs critiques du gouvernement du président William Ruto.
Il s’agit de Billy Mwangi (24 ans), Peter Muteti (22 ans) et Bernard Kavuli (24 ans). Le collectif, composé d’Amnesty International, Human Rights Watch, Knchr et Vocal Africa, affirme que les forces de sécurité sont responsables de ces enlèvements. Il dénonce « le silence persistant de l’État » concernant leur sort.
Billy Mwangi aurait été enlevé samedi pour avoir critiqué le président. Tout comme Peter Muteti, enlevé devant son appartement à Nairobi par quatre hommes armés, dont un en uniforme de police. Bernard Kavuli a été enlevé dimanche soir dans une station-service après avoir publié des messages sur les réseaux sociaux, critiquant le gouvernement et pointant les problèmes liés aux violences post-électorales de 2007.
Ces disparitions surviennent dans un contexte de dénonciations croissantes d’enlèvements et d’exécutions extrajudiciaires au Kenya, notamment suite à la répression des manifestations anti-gouvernementales de juin-juillet dernier.
Le collectif évoque également l’arrestation de Gabriel Supeet et la disparition de Naomi, une autre influenceuse. Il exige que les agences de sécurité et de maintien de l’ordre démontrent leur engagement en faveur de la justice en demandant des comptes aux responsables de ces enlèvements. Il met en garde contre les conséquences d’une inaction, qui créerait un « précédent dangereux et encouragerait de nouvelles violations des droits de l’homme ».
La Commission kényane des droits de l’Homme dénonce une « vague sans précédent d’enlèvements et d’assassinats » au Kenya. Début décembre, elle recensait 74 personnes enlevées depuis les manifestations de juin-juillet, dont 26 sont toujours portées disparues.
Raila Odinga et l’ex-vice-président Rigathi Gachagua ont également appelé le gouvernement à mettre un terme à ces disparitions. La Law Society of Kenya a qualifié ces pratiques de « tactiques absurdes et répressives ».
Ephraïm Kafuti