Tension à Nairobi, capitale du Kenya, où au moins cinq personnes ont été tuées et trente autres blessées dans une manifestation contre un projet de nouvelles taxes ce mardi 25 juin, selon un communiqué de plusieurs ONG.
A Nairobi, la manifestation a dégénéré lorsque les manifestants ont réussi à pénétrer dans le Parlement après avoir forcé les barrages de police. Des sources renseignent avoir vu trois corps gisant dans des mares de sang, aux abords du Parlement.
« Le Kenya ne peut pas se permettre de tuer ses enfants simplement parce qu’ils demandent de la nourriture, un emploi et une oreille attentive. La police doit donc immédiatement cesser de tirer sur des enfants innocents, pacifiques et non armés », a aussitôt déploré Azimio, principale coalition d’opposition, dans un communiqué.
Mais jusque-là, la police n’a pas encore réagi. En fait, les manifestants ont, après avoir pénétré dans le bâtiment, allumé le feu, rapporte l’AFP. Mais la police a repris le contrôle après quelques dizaines de minutes. Même si dans leur texte, ces organisations font état des tirs à balles réelles, de tirs de balles de caoutchouc et des blessures par des cartouches de gaz. Elles évoquent aussi vingt-et-un cas d’enlèvements de personnes par des officiers en uniforme ou en civil.
Des images diffusées dans la chaîne de Citizen montrent des salles saccagées, des tables renversées, des fenêtres brisées et du mobilier fumant jonchant des jardins. Selon l’AFP, trois camions de l’armée ont acheminé des renforts pour sécuriser les abords du Parlement.
Au Kenya, le projet de nouvelles taxes attise la tension. Depuis, les manifestations ont éclaté dans le pays. Si les autorités défendent ces nouvelles taxes, les manifestants ne faiblissent pourtant pas la pression. Dimanche, le président William Ruto a affirmé être ouvert au dialogue avec les manifestants.
Si ce projet suscite la clameur publique, l’administration de William Ruto juge cela nécessaire pour redonner des marges de manœuvre au Kenya, lourdement endetté. Pourtant, le pays connait une inflation de 5,1% sur un an, selon les estimations de la Banque centrale.
La Rédaction