Après l’attaque contre le camp de déplacés de Mugunga au Nord-Kivu, Est de la RDC, Kinshasa appelle à des sanctions contre Kigali, accusé de soutenir les rebelles du M23. Ce que les autorités rwandaises ont toujours nié.
Pour le gouvernement congolais, ces bombardements violent non seulement le droit international humanitaire, mais traduisent le refus du Rwanda d’obtempérer aux injonctions de la communauté internationale de cessez-le-feu et de retirer ses troupes de la RDC.
Kinshasa affirme que ces bombardements montrent une volonté de poursuivre la guerre, rejetant toute initiative de règlement du conflit par la voie pacifique. Si la RDC indique se réserver le droit de tirer toutes les conséquences sur le processus de Luanda, censé aboutir à une désescalade entre les deux voisins en brouille depuis la résurgence de la rébellion du M23.
Après cette attaque, la communauté internationale tente de faire pression sur Kigali. Pour Bruxelles, le Rwanda doit immédiatement retirer ses forces armées du territoire congolais, mais aussi mettre fin à son soutien aux rebelles du M23, qui tentent de gagner du terrain dans la partie orientale de la RDC.
Washington accuse le Rwanda d’être derrière « ces attaques meurtrières » et appelle à « une action judiciaire contre les responsables de ces actes ». Mais, Kigali a, le week-end dernier, rejeté ces accusations. Yollande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais, a, dans un post sur le réseau social X, qualifié ces accusations « de ridicules et d’absurdes ». « Comment parvenez-vous à cette conclusion absurde ? Les FDR (forces armées rwandaises), une armée professionnelle, n’attaqueraient jamais un camp », a-t-elle déclaré.
Pour Jean-Jacques Wondo, spécialiste de questions sécuritaires et géostratégiques, le bombardement du camp de réfugiés de Mugunga par la RDF, en appui au M23, viole les règles de la guerre juste, base du droit international humanitaire conceptualisé par Thomas d’Aquin. Dans une publication sur X, il affirme que « c’est un crime de guerre qui doit disqualifier diplomatiquement le Rwanda ».
Entre-temps, les Etats-Unis, la France et la Belgique sont unanimes en ce qui concerne une résolution de cette crise par la voie diplomatique, évoquant notamment le processus de Luanda. Pourtant, les pourparlers entre Kinshasa et Kigali battent de l’aile. Jusque-là, les deux camps campent sur leur position, alors que les armes continuent de résonner sur le terrain.
Vendredi dernier, au moins quatorze personnes ont été tuées et trente-cinq autres blessées, selon un nouveau bilan avancé par le général Peter Chirimwami, gouverneur militaire intérimaire du Nord-Kivu. En fait, le camp de Mugunga a été touché par un bombardement de rebelles du M23.
Trésor Mutombo

