Mardi 30 mai, le président Faustin Archange Touadéra a, dans un message à la Nation, exprimé ses intentions de soumettre au référendum une nouvelle Constitution le 30 juillet.
Pour le chef de l’Etat centrafricain, c’est sur les demandes pressantes et légitimes du peuple souverain de doter le pays d’une nouvelle Constitution ».
Mais pour Nicolas Tiangaye, ancien Premier ministre et membre d’une plateforme de l’opposition, cette nouvelle constitution sera rédigée pour que M. Touadéra reste président à vie. L’opposant estime que « la Cour constitutionnelle est illégitime depuis l’éviction de Madame Darlan et aucun référendum ne peut avoir lieu sans un président du Sénat, ce référendum se fera donc dans l’illégalité ».
Fidèle Gouandjika, ministre conseiller spécial du président, a quant à lui confié « qu’il n’y aura pas de troisième mandat, mais les compteurs seront remis à zéro avec une nouvelle Constitution. Et il y aura un nouveau mandat que tout le monde pourra briguer, y compris le président Touadéra s’il le souhaite ».
Faustin Archange Touadéra est arrivé au pouvoir en 2016, il a ensuite été réélu en 2020 dans un contexte difficile marqué par des tensions à la suite d’une vaste offensive des rebelles sur la capitale Bangui.
L’actuelle constitution interdit au président de briguer un troisième mandat. En 2022, le président Touadéra avait tenté sans succès de lancer le processus de rédaction d’une nouvelle constitution. La Cour constitutionnelle, alors dirigée par Danièle Darlan, avait annulé le décret du chef de l’État sur ce projet. En représailles, Mme Darlan avait été mise à la retraite juste après par le président. En Centrafrique, l’opposition accuse M. Touadéra de vouloir s’éterniser au pouvoir en se faisant élire en 2025.
Dinho Kazadi