Mercredi 7 janvier, le Parlement de l’Est libyen a approuvé la loi de réconciliation nationale et de justice transitionnelle pour réunifier la Libye qui tente de s’extirper d’une décennie de chaos.
Pour Abdulmenam Alorafi, un des députés libyens, la loi sera en vigueur dans tout le pays et ne rencontrera aucune difficulté. Le porte-parole de la Chambre des représentants (HoR), Abdullah Belaihaq, explique sur les réseaux sociaux que « la législation avait été adoptée par la majorité des participants à la session dans la deuxième plus grande ville de Libye, Benghazi ».
En fait, il existe deux organes législatifs concurrents en Libye. Il s’agit de la Chambre des représentants, élue en 2014 comme parlement national avec un mandat de quatre ans pour superviser une transition politique, et du Haut Conseil d’État à Tripoli, formé dans le cadre d’un accord politique de 2015, issu d’un parlement élu pour la première fois en 2012.
Dirigé par le Premier ministre Abdulhamid al-Dbeibah à Tripoli, le gouvernement d’unité nationale a été installé en 2021 sous l’égide des Nations unies. Mais le Parlement ne reconnaît plus sa légitimité.
Le Conseil présidentiel basé à Tripoli, arrivé au pouvoir avec le gouvernement d’union nationale, travaille sur un projet de réconciliation et organise une « conférence globale » avec le soutien de l’ONU et de l’Union africaine. Cette institution n’a pas réussi à réunir tous les groupes rivaux en raison de leurs divergences persistantes.
La mission des Nations Unies en Libye a appelé à plusieurs reprises à un processus de justice transitionnelle et de réconciliation inclusif et fondé sur les droits dans ce pays d’Afrique du Nord. Il s’agit d’un processus politique visant à mettre fin à des années de division institutionnelle et de guerre ouverte au point mort depuis l’échec des élections prévues en décembre 2021. C’était en raison de différends sur l’éligibilité des principaux candidats.
La Libye est divisée depuis la guerre civile de 2014, qui a donné naissance à deux administrations rivales en lice pour le pouvoir à l’est et à l’ouest après le soulèvement soutenu par l’OTAN qui a renversé Mouammar Kadhafi en 2011. Jusque-là, la mise en œuvre de la loi pourrait s’avérer difficile.
Josaphat Mayi