Le Mali exige de Macron d’en finir avec « sa posture néocoloniale »

Dimanche 31 juillet, la junte au pouvoir au Mali a exigé du président français Emmanuel Macron qu’il en finisse avec « sa posture néo-coloniale » et taise ses critiques contre l’armée malienne, l’accusant d’attiser les haines ethniques.

« Le gouvernement de transition exige du président Macron d’abandonner définitivement sa posture néo-coloniale, paternaliste et condescendante pour comprendre que nul ne peut aimer le Mali mieux que les Maliens », a déclaré le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement malien, à la télévision publique. M. Maïga réagissait aux propos tenus jeudi à Bissau par M. Macron.

Évoquant le Mali, confronté à une grave crise sécuritaire et théâtre de deux coups d’Etat militaires en 2020 et 2021, M. Macron a estimé que la responsabilité des Etats ouest-africains était d’œuvrer pour que 3le peuple malien puisse (…) exprimer sa souveraineté populaire » et « bâtir le cadre de stabilité » permettant de « lutter efficacement contre les groupes terroristes ».

Lire aussi :  Guinée : l’ONU interpelle la junte sur les droits de l'homme

« Puisque force est de constater que les choix faits par la junte malienne aujourd’hui et sa complicité de fait avec la milice Wagner sont particulièrement inefficaces pour lutter contre le terrorisme, ça n’est d’ailleurs plus leur objectif et c’est ce qui a présidé à notre choix de quitter le sol malien », a-t-il ajouté.

La force française Barkhane est en train de plier bagages au Mali.

Bamako de son côté a toujours réfuté avoir fait appel au groupe paramilitaire russe Wagner, présent au Mali sur une « base commerciale » selon la Russie.

Dimanche soir, M. Maïga a aussi critiqué des « accusations erronées » de la part de M. Macron « malgré les démentis » du Mali.

Bamako a également condamné « avec la dernière rigueur » les propos « haineux et diffamatoires » du président Macron alertant sur les exactions imputées à l’armée malienne contre des membres de la communauté peul lors de récentes opérations.

L’armée malienne et les paramilitaires russes ont été notamment accusés de s’être livrés à un massacre de civils dans la localité de Moura (centre) où, selon l’ONG Human Rights Watch, quelque 300 civils auraient été exécutés fin mars.

Lire aussi :  Burkina Faso : manifestation en soutien à la junte à Ouagadougou

Ces « accusations graves » de M. Macron sont de nature à « susciter la haine ethnique » au Mali où, reconnait Bamako, « ces dernières années le tissu social a été dégradé à cause des conflits communautaires ».

« Il est important que le président Macron se remémore constamment le rôle négatif et la responsabilité de la France dans le génocide des Tutsis au Rwanda », a dit le porte-parole Maïga.

Les relations entre Paris et Bamako se sont fortement dégradées depuis un an. Après neuf ans de présence militaire au Mali, via l’opération Serval puis Barkhane, la France a été poussée vers la sortie par les autorités militaires maliennes, six mois après l’arrivée des paramilitaires du groupe Wagner.

AFP/Sahutiafrica

Les plus lus

Football : la CAF dévoile les dates des finales des interclubs

Ce jeudi 28 mars, la Confédération africaine de football (Caf) a dévoilé les dates officielles des finales de la Ligue africaine des champions et...

RDC/Linafoot : première victoire pour Fc Les Aigles du Congo aux play-offs

Victorieux face au CS Don Bosco mercredi 27 mars à Lubumbashi (1-2), le FC Les Aigles du Congo empoche sa première victoire à la...

Bintou Keita alerte sur la situation dans l’est de la RDC

Alors que les combats font rage entre l’armée et les rebelles du M23, provoquant des déplacements massifs de populations, Bintou Keita, cheffe de la...

Musique : Ferré Gola fait un sold out pour son concert à Paris 

L'artiste musicien congolais Ferré Gola a vendu tous les billets de son concert à la nouvelle salle parisienne Adidas Arena, prévu le 20 avril...

Afrique du Sud : l’ANC lance une nouvelle action en justice pour bloquer le nouveau parti...

L'ANC, parti au pouvoir, a accusé devant un tribunal le parti politique soutenu par l'ex-président Jacob Zuma de « vol de propriété intellectuelle et...

Sur le même thème

RDC : controverse après l’adhésion de certains membres du PPRD à l’AFC de Corneille Nangaa

En RDC, la présence de quelques cadres du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratique (PPRD), ancien parti présidentiel, à la rébellion...

Au Gabon, les efforts de réforme après le coup d’État sous le feu des critiques

Sept mois après avoir levé le voile sur la dynastie Bongo, vieille de 55 ans, le président de transition du Gabon lance mardi un...

Est de la RDC : le président Tshisekedi et El Ghazouani échangent autour de la crise sécuritaire

En visite à Nouakchott, le président Tshisekedi a échangé avec son homologue mauritanien, Mohammed Cheikh El Ghazouani, président en exercice de l’Union africaine, autour...

RDC/Nord-Kivu : le gouverneur militaire suspend l’administrateur de Nyiragongo

En RDC, le général Péter Chirimwami, gouverneur militaire du Nord-Kivu, a suspendu le commissaire supérieur principal Patrick Iduma Mulengo, administrateur policier du territoire de...

La Russie renforce sa coopération avec le Mali pour la lutte contre le terrorisme

Mercredi 27 mars, le président russe Vladimir Poutine et le colonel Assimi Goïta, chef de la junte malienne, ont décidé de renforcer leur coopération...