Ne suis pas les convulsions et les bégaiements de l’histoire. Tu mourras ! Tu crèveras ! Nous congèlerons tes spermes pour te reproduire en plus bête ! Oui, on est le gouvernement ! On est l’Etat ! On peut tout se le permettre ! Écrivain maudit ! Maudit Poète de la ville, de la nation, de la république, de la régénérescence, oui, triste maudit Poète sans Christ, qui t’a appris à fuir l’oubli à venir ?
Puriste de mots ! Pourriste* de maux ! Tu seras oublié ! Ensuite, tu seras pendu. Oublié-pendu ou pendu-oublié dans une terre des oublieux, voilà ton sort. Voilà ta croix ! Oui, tu seras pendu, très bien pendu sur la croix de l’inconscience collective qui chie sur tout type de mémoire d’éléphant. Oui, tu subiras le châtiment ! La mort éternelle ! Le pire châtiment qui soit pour un artiste !
L’ÉCRIVAIN MAUDIT
Prenez tout. Prenez tout ce que vous voulez et pouvez. Mais au grand jamais, oui au grand jamais, vous ne pourrez m’empêcher de m’imaginer en « Sisyphe heureux » ! Continuez à (de) taper vos coups dans l’eau savonneuse de ma création. Je ne vous retiendrai. Mais toujours, le robinet de mon eau éternel aura toujours la dureté du sort en face des seins de l’existence. Existence-putaine et chaleureuse !
Existence, vaine semence blanche où pourrit notre feu. Aucune sainte sentence face à mon devenir poussiéreux d’où ma saine démence. Alors, prenez tout. Prenez, moi aussi, dans ce tout ! Je ne me plaindrai pas.
Que dis-je, je ne me plaindrai plus ! Mais, seulement, sachez : quoi que vous puissiez faire, partout, en tout, dans tout, mon Sisyphe sera toujours heureux. Heureux, comme cette dame victime et complice d’une heureuse fellation improvisée dans un bar en face du lieu saint qu’on appelle la Cathédrale ! Même les dieux oublient. Même les dieux sont oubliables, mais avant l’oubli, je vais et veux tatouer la réalité de mes envies.
Sûrement, qu’elles s’effaceront dans le cahier du temps, au moins j’aurais écrit quelque chose. Je m’en contenterai. Ça sert à ça la vie. Écrire, vivre. S’écrire et mourir. Et le plus beau, ce que l’oubli aussi s’oubliera. C’est pour cela que j’écris pour que l’oublie m’oublie.
Christian Gombo, Ecrivain