20 octobre 2011, Mouammar Kadhafi, guide de la révolution libyenne, a été abattu après des mois de combats. C’était après une révolution partie de Benghazi, deuxième ville libyenne. Les rebelles soutenus par l’Organisation du traité de l’atlantique nord (Otan) renversent le pouvoir de Tripoli. Un tournant dans l’histoire politique de la Libye. 10 ans après le printemps arabe, un vent qui a emporté le colonel Kadhafi, que vaut la Libye ?
« Le pays est actuellement fragmenté, difficilement vivable et politiquement intenable. La Libye était au temps de Mouammar Kadhafi, une nation plus avancée technologiquement et socialement que beaucoup de pays européens », a affirmé Koffi Kouakou, spécialiste des questions africaines, à Sahutiafrica. Pour l’analyste, « certaines puissances étrangères se sentaient menacées par la croissance de la Libye ».
Koffi Kouakou indique que « la Libye de Kadhafi symbolisait en quelque sorte un modèle d’audace et de courage à l’africaine, notamment à travers ses différentes initiatives ». « La période post-Kadhafi a été traumatisante. Le pays a été injustement bombardé avec l’implication de l’ancien président français Nicolas Sarkozy soutenu par l’Otan. L’Union Africaine (UA) a laissé la Libye s’embraser. Elle n’a pas pu empêcher cette attaque extérieure contre un État frère », a-t-il regretté.
« Le pays est totalement divisé. Mais surtout au regard des enjeux sur le terrain. Certaines puissances étrangères tirent des ficelles de tous les côtés. Elles veulent à tout prix contrôler le pays, comme c’est souvent le cas dans tous les pays africains dotés de ressources naturelles importantes », a-t-il ajouté.
La Libye tente de s’extirper d’une décennie de chaos. Depuis mars dernier, le pays est dirigé par un gouvernement de transition. Ce dernier a la mission d’unifier le pays, qui a été divisé en deux camps. Une partie était entre les mains des autorités. L’autre par contre sous contrôle de maréchal Haftar et ses hommes. Ce gouvernement devra aussi organiser les élections présidentielles en décembre. « Il est toujours possible de sauver la Libye. Cela passe avant tout par l’unité nationale même, si ça relève du miracle. Les nationaux doivent le comprendre et se tourner vers ceux qui peuvent les aider honnêtement », a préconisé l’analyste Koffi Kouakou.
Dinho Kazadi