En Libye, deux groupes armés rivaux se sont affrontés à Tripoli la nuit du lundi à mardi 17 mai. C’était après une tentative de coup de force du gouvernement rival dirigé par Fathi Bachagha, Premier ministre désigné par le Parlement. Jusque-là, le gouvernement d’Abdelhamid Dbeibah, siégeant à Tripoli, n’a encore réagi aux événements survenus ces dernières heures.
A Tripoli, la nuit a été agitée. Des balles ont crépité jusque dans la matinée. Les combats, qui ont duré plusieurs heures, ont éclaté après l’arrivée de Fathi Bachagha. Ce dernier était accompagné de plusieurs ministres de son équipe, a rapporté l’AFP.
Mais cette source ne précise pas les factions qui s’affrontaient. Dans la région de Tripoli, les deux camps disposent du soutien de groupes armés encore très influents dans l’ouest du pays, mais dont les allégeances sont mouvantes, renseigne la même source.
Mardi, en milieu de matinée, M. Bachagha a décidé de se retire de Tripoli après la tentative de déloger l’exécutif rival en place. Dans un communiqué, les services du Premier ministre désigné par le Parlement affirment que « Fathi Bachagha et ses ministres ont quitté Tripoli pour préserver la sécurité des citoyens ».
Des médias locaux rapportent que le départ de M. Bachagha de la capitale a été décidé lors d’une médiation menée par une brigade de l’armée loyale au gouvernement de Tripoli pour mettre fin aux combats.
Après ces affrontements, Stéphanie Williams, conseillère spéciale du secrétaire général des Nations unies, a, dans un tweet, appelé « à la retenue ». Et insiste sur la nécessité absolue de s’abstenir de « toute action provocatrice ».
La Libye est en proie à un chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Depuis mars dernier, le pays se retrouve dans une impasse avec deux Premiers ministres. Il s’agit d’Abdelhamid Dbeibah et de Fathi Bachagha. Le premier a été désigné à l’issue d’un dialogue inter-libyens sous l’égide des Nations unies et reconnu par la communauté internationale. L’autre, par contre, a été investi par le Parlement et soutenu par le camp de l’Est du maréchal Haftar.
Abdelhamid Dbeibah ne cesse pourtant d’affirmer qu’il ne va céder le pouvoir qu’après la tenue des élections générales, censées permettre au pays de s’extirper d’une décennie de divisions et de chaos. Prévues en décembre dernier, les élections ont été reportées sine die. Jusqu’où ira ce bras de fer ?
Trésor Mutombo