Elle m’a demandé les étoiles dans les yeux avec ce ton ferme et sévère qui pliait, repliait et dépliait ma raison :
-Si je te dis oui, tu seras qui pour moi ?
Instinctivement pendant que tout me regardait (ou pas), j’avais répondu :
-Ton chaos !
Pourquoi ? Je ne sais pas. Le pire pour moi et que je ne le saurai peut-être jamais. Et puis est-ce important de le savoir. Toute notre vie est ignorance. L’ignorance est une plaie humaine. Une plaie inguérissable. Une bonne et belle plaie puante tatouée de pus en éternel recueillement dans la pourriture de nos êtres.
Face à l’immensité de l’existence, face à l’infiniment grand, nous sommes et resterons si peu de choses. Si pas des éternels riens ou vauriens avec la prétention d’un savoir blanc extrêmement inutile. Et pour couronner le tout, on m’a fait grandir avec l’idée dans la dureté et la rigueur « qu’avant la création c’est le chaos qui régnait ». Peut-être parce que le chaos, c’est tout ce que nous sommes. Et peut-être aussi parce qu’il faut un chaos pour toute forme de genèse ou création.
C’est alors qu’elle a écrit par terre, avec grâce et une tendresse infinie à l’aide d’un de ses saints doigts « non et oui ». J’étais démoli intérieurement. Surtout qu’après, elle m’avait foudroyé par un regard hésitant. Et l’incroyable se produisit. Elle caressa cette maudite terre en effaçant le « non » avec sa jambe droite. J’avais le soleil dans le regard. Et elle l’éteignit par l’océan qu’a été son baiser. Un baiser pur. Profond. Waouh !
Depuis, je ne me brosse plus. Mes dents sont dans un sale état et je ne sais pas comment l’expliquer au dentiste. Ça va faire dix ans cette histoire et le plus drôle dans tout ça, la fille c’était la célèbre chanteuse Rihanna dans l’un de mes rêves.
Qu’il pleuve la fin du monde ou pas : un jour, je l’embrasserai…
Christian Gombo, Ecrivain