Après son interview le 6 octobre dernier avec France 24 et RFI, la sortie du président Alpha Condé de la Guinée fait réagir. Le président guinéen est revenu sur sa candidature pour un troisième mandat. La présidentielle est prévue pour le 18 octobre.
Ramadan Diallo, Docteur en sciences politiques, enseignant, chercheur guinéen, ne voit pas pourquoi le président Alpha Condé a fait une telle sortie médiatique.
«Je doute que cette interview puisse renforcer le candidat Condé lors de cette élection. Cette interview risque de lui faire perdre des points. Elle va entamer son image. Parce qu’on a vu un Chef de l’Etat fatigué. Et même sur le contenu, Alpha Condé n’a pas été convaincant», analyse le politologue.
«On a senti dans ses réponses que Alpha Condé n’était pas préparé. Avec des réponses brèves, improvisées et pas très bien préparées. Au lieu de répondre à la question sur le massacre du 28 septembre 2009 qui s’est produit lors un meeting politique organisé par le Forum de forces vives de Guinée dans le plus grand stade de Conakry, le président Condé a commencé à parler d’un immeuble en construction et que ce n’est pas lui qui est à la base du massacre. Alors que la question n’était pas de savoir s’il était responsable ou pas» décrypte Docteur Ramadan Diallo.
Sur les réseaux sociaux guinéens, la sortie du président Alpha Condé est vivement critiquée. Au point que la présidentielle du 18 octobre fait déjà craindre des dérapages. « Nous voulons que l’élection soit apaisée. Mais l’atmosphère qui règne actuellement au pays présage des troubles. Les indicateurs sont au rouge avec des signaux annonciateurs de troubles avant, pendant et après les élections», craint l’analyste Guinéen Ramadan Diallo.
Jacques Matand’