Mardi 24 octobre, l’Ouganda s’est moqué d’un avertissement américain concernant le risque de faire des affaires dans ce pays d’Afrique de l’Est, le qualifiant de « risible ».
Le Département d’Etat américain a publié lundi un avis appelant les investisseurs potentiels à se méfier de la « corruption endémique » et du manque de respect des droits de l’homme dans le pays.
Cela fait suite à une mise à jour de l’avertissement aux voyageurs émis par Washington plus tôt cette année après que le président ougandais Yoweri Museveni a promulgué un projet de loi draconien anti-gay.
« Les entreprises, les organisations et les individus doivent être conscients des risques financiers et de réputation potentiels résultant d’une corruption endémique », indique l’avis.
Il a également mis en garde contre « la violence contre les militants des droits humains, les membres des médias, les agents de santé, les membres de groupes minoritaires, les personnes LGBTQI+ et les opposants politiques ».
L’adoption par l’Ouganda de la loi anti-homosexualité en mai a déclenché l’indignation des groupes de défense des droits humains, des militants LGBTQ, des Nations Unies et des puissances occidentales.
Le président américain Joe Biden a appelé à l’abrogation immédiate de ces mesures et a menacé de réduire l’aide et les investissements en Ouganda, tandis que la Banque mondiale a annoncé qu’elle suspendait les nouveaux prêts au pays.
L’Ouganda se classe au 142e rang sur 180 pays selon l’indice de perception de la corruption de Transparency International.
Le jeune ministre ougandais de l’Information, Godfrey Kabbyanga, a exhorté les investisseurs américains à ignorer l’avertissement du Département d’État. « Des avis de cette nature sont risibles car ils ne correspondent pas à ce qui existe sur le terrain », a-t-il déclaré à l’AFP.
« Ce n’est pas la première fois que nos amis américains émettent des avis aussi négatifs sur l’Ouganda. Mais l’Ouganda ne s’est pas effondré et au contraire, en tant que pays, nous progressons de plus en plus fort ».
L’avis américain a souligné que la loi anti-homosexuelle est l’un des risques liés aux affaires, affirmant qu’elle « augmente les restrictions aux droits de l’homme, y compris les restrictions à la liberté d’expression et de réunion pacifique, et exacerbe les problèmes liés au respect des baux et des contrats de travail ».
Mais Kabbyanga a rejeté les inquiétudes concernant la législation, qui est parmi les plus sévères au monde et contient des dispositions faisant de « l’homosexualité aggravée » un délit passible de la peine capitale et des peines pour les relations homosexuelles consensuelles pouvant aller jusqu’à la prison à vie.
La loi, a-t-il déclaré, était « dans le meilleur intérêt de notre pays et de notre peuple et non de celui d’un autre pays ou entité, et les Ougandais en sont satisfaits ».
AFP/Sahutiafrica