Macky Sall, président sénégalais et président en exercice de l’Union africaine (UA), a demandé à l’Allemagne de maintenir son engagement au sein de la mission des Nations unies au Mali. Cette demande du président de l’UA intervient sur fonds de tension entre Bamako et Paris, qui a annoncé le retrait de ses troupes du territoire malien.
« Nous avons besoin des forces européennes, de la Minusma (Mission de l’Onu au Mali) et de l’Allemagne au Mali. Le Mali ne peut pas être abandonné. Il faudra maintenir votre présence dans le Sahel. L’Afrique en a besoin », a déclaré Macky Sall, président sénégalais devant la presse, en présence de son homologue allemand en visite au Sénégal.
Le président Frank-Walter Steinmeier estime que cette visite au Sénégal devra lui permettre de « se faire une idée des attentes ici et dans la région en général ». Il affirme avoir noté la volonté manifeste des États de la région de voir l’Allemagne rester « présente sous une forme qui contribue à la stabilité du Sahel ». M. Steinmeier rappelle tout de même que « la décision ultime revenait au Parlement. Le Bundestag doit se prononcer en mai prochain ».
Depuis l’arrivée des militaires au pouvoir à Bamako en 2020, les tensions se sont accentuées entre le Mali et ses partenaires engagés dans la lutte contre les djihadistes dans le pays. La semaine dernière, la France a décidé de mettre fin à sa présence militaire, et de retirer ses forces au Mali. Une décision qui a contraint d’autres partenaires européens de la France de revoir leur engagement dans la lutte antijihadiste au Mali.
Christine Lambrecht, ministre allemande de la Défense, a fait part de son scepticisme sur la prolongation de la participation allemande au sein des missions en place au Mali depuis 2012. Au Mali, l’Allemagne compte 328 soldats dans la Mission de formation de l’Union européenne et 1.170 dans la Mission des Nations unies (Minusma). Après le départ des forces françaises qui intervenaient dans les situations d’urgence, le pays s’interroge aussi sur sa contribution au sein de la Minusma.
Dinho Kazadi