«Aujourd’hui, la situation est extrêmement tendue et confuse. Malheureusement, cela laisse place à toutes les hypothèses possibles. Du moins probable au plus catastrophique», a déclaré Étienne Fakaba Sissoko, analyste politique malien et chercheur au Centre de recherche et d’analyse politique, économique et sociales du Mali (CRAPES), à Sahuti Africa. Pour lui, cette crise va crisper le climat politique et sécuritaire au Mali.
Étienne Fakaba affirme que Bah Ndaw, président de la transition, sera fragilisé après cette situation. D’après lui, «Bah Ndaw sait qu’il n’a pas les leviers du pouvoir et qu’il est à la solde de militaires». «Nul ne peut présager l’issue tant que la confusion demeure aujourd’hui dans le pays», a confié l’analyste politique.
«Si d’aventure les institutions tombent avec cette situation, on va être dans un cycle nouveau qui verra naître des concertations nationales, une nouvelle charte de la transition et des nouveaux organes de la transition. Donc ce sera un retard sur la dynamique même de la transition qui a été enclenchée. Les élections générales seront certainement repoussées. C’est la situation à laquelle, nous assistons malheureusement au Mali», a-t-il ajouté.
Au Mali, la situation politique est tendue depuis la sortie du nouveau gouvernement. Bah Ndaw et Moctar Ouane, Premier ministre, sont toujours détenus dans le camp Kati. Le colonel Assimi Goïta a affirmé avoir déchargé ces deux personnalités de leurs prérogatives. «L’autre scénario est que si le président de la transition et le chef du gouvernement démissionnent, nous serons finalement retombés sur les évènements d’août 2020 où on se retrouve avec un pays qui n’est pas dirigé. Donc une désorganisation totale des institutions de la République», a-t-il expliqué.
Trésor Mutombo