Au Mali, un collectif de partis et d’organisations de la société civile a rejeté les recommandations du dialogue national, organisé par la junte, et s’oppose à toute prolongation de la transition.
Ces recommandations préconisent plusieurs années de régime militaire, une perspective qualifiée de « mascarade » par le collectif. Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, les parties signataires ont exprimé leur refus catégorique des conclusions du « dialogue inter-Maliens ». Elles affirment que les militaires cherchent à s’éterniser au pouvoir en prenant en otage le Mali et ses habitants.
Ce rejet unanime des recommandations émanant du dialogue inter-Maliens est porté par de nombreux partis et organisations qui s’étaient déjà opposés au maintien des militaires à la tête du pays. Ils tentent de maintenir la pression sur la junte.
Le collectif dénonce le fait que ce dialogue inter-Maliens a été boycotté par une grande partie de l’opposition. Pourtant, les autorités ont, depuis 2020, dissous un certain nombre d’organisations critiques et suspendu les activités de partis politiques.
Les recommandations émises vendredi ne reflètent en rien la volonté du peuple malien, déplore cette structure. Elle pointe du doigt l’exclusion de toute opposition dans ce processus. Le collectif accuse les autorités de négliger les difficultés quotidiennes des Maliens, telles que l’insécurité, la cherté de la vie, le chômage ou les coupures d’électricité. Selon lui, les autorités ont fait preuve d’une incapacité notoire à apporter la moindre solution à ces problèmes.
Le Mali, qui fait face à la menace djihadiste depuis 2012, a connu deux putschs en l’espace de neuf mois entre 2020 et 2021. Depuis, le pays est dirigé par une junte, avec à sa tête le colonel Assimi Goïta. L’homme fort de Bamako a tourné le dos à la France jusqu’à rompre les relations entre Paris et Bamako.
Si les participants au dialogue national se sont montrés favorables à la prolongation de la transition et à un candidat du colonel Assimi Goïta, la junte a tout de même manqué à son engagement de céder le pouvoir aux civils d’ici au 29 mars dernier.
Ben Tshokuta