Face aux allégations d’exactions présumées commises sur les civils, la justice malienne a ouvert une enquête sur les récents évènements de Moura, a annoncé le procureur général près du tribunal militaire de Mopti, ville située près de Moura, dans le centre du Mali, dans un communiqué publié mercredi 7 avril.
Selon la même source, des enquêtes ont été ouvertes par la gendarmerie nationale sur instructions du ministère de la Défense et des Anciens combattants. Le procureur se rendra très prochainement sur place avec des enquêteurs et un médecin légiste, détaille le communiqué.
Reprochée d’avoir exécuté au moins 300 civils fin mars, l’armée malienne et des témoins interrogés par la presse ou l’ONG Human Rights Watch (HRW) livrent des versions diamétralement opposées. L’armée dit avoir neutralisé 203 djihadistes lors d’une opération d’envergure.
Les témoins cités par HRW rapportent une masse d’exécutions sommaires de civils, des viols et des actes de pillage commis par des soldats maliens et des combattants étrangers présumés être des Russes.
Le 5 avril dernier HRW a appelé le gouvernement malien à agir de façon urgente et impartiale et d’ouvrir une enquête sur ces meurtres de masse, y compris sur le rôle de soldats étrangers.
Moura est décrite comme une localité, comme beaucoup d’autres, sous le contrôle de groupes affiliés à Al-Qaïda. Succès antidjihadiste ou massacre de civils, que s’est-il passé à Moura ?
Mervedie Mikanu