Au Mozambique, la police a dispersé à coups de gaz lacrymogènes les partisans venus accueillir l’opposant Venancio Mondlane, qui fait son retour à Maputo jeudi 9 janvier.
Des milliers de supporters en liesse se sont rassemblés près de l’aéroport pour l’accueillir. La situation a été perturbée après l’intervention de la police. Des tireurs d’élite étaient positionnés sur les bâtiments autour de la base aérienne.
Venancio Mondlane n’entend pas faiblir la pression. Il affirme que son retour ne résulte d’aucun accord politique, mais plutôt une décision unilatérale de rester au Mozambique.
« Je suis ici pour prouver que je n’ai pas quitté le Mozambique par peur. Moi, je suis le président élu par les Mozambicains. Ce n’est ni par le Conseil constitutionnel, ni par la commission nationale des élections, mais par la volonté authentique du peuple », a déclaré. M. Mondlane.
Controversé, le scrutin du 9 octobre, qui, selon M. Mondlane, était truquée, a déclenché des manifestations au cours des derniers mois. Des centaines de manifestants ont été tués dans ce pays d’Afrique australe de 35 millions d’habitants.
Selon le groupe de surveillance de la société civile Plataforma Decide, au moins 278 personnes sont mortes dans les violences post-électorales. Cette source renseigne que ces violences ont également porté préjudice aux entreprises et perturbé l’accès à la frontière avec l’Afrique du Sud. Certaines personnes ont fui dans les pays voisins, le Malawi et l’Eswatini, pour échapper à la violence.
Depuis la fin de la guerre contre le régime colonial portugais en 1975, le Frelimo dirige le Mozambique s’accrochant au pouvoir tout au long d’une guerre civile de 15 ans qui a tué un million de personnes avant une trêve de 1992.
Le retour du chef de l’opposition pourrait exacerber davantage les manifestations qui se poursuivent sporadiquement depuis que la commission électorale a déclaré la victoire à la mi-octobre du candidat du parti au pouvoir, le Frelimo.
Au Mozambique, Daniel Chapo, le vainqueur officiel de l’élection présidentielle, doit prêter serment la semaine prochaine. Il s’agit d’un autre point d’éclair potentiel dans la crise politique au Mozambique.
Josaphat Mayi