KwaZulu-Natal sous tension. Plus d’une centaine de personnes tuées. Des magasins et des centres commerciaux pillés. Plus de 20.000 militaires déployés pour rétablir l’ordre. Depuis plus d’une semaine, le KwaZulu-Natal, fief de l’ancien président Zuma, est le théâtre des scènes de violences. Juste après l’incarcération de Jacob Zuma, jeudi 08 juillet, des manifestations ont éclaté dans deux villes sud-africaines, KwaZulu-Natal et Gauteng.
«La condamnation de Jacob Zuma est l’élément déclencheur des troubles. J’ai perdu mon emploi à cause de la pandémie. Ce qui est à la base de ces violences, c’est le taux de chômage élevé et l’économie qui est affectée par le COVID-19 ainsi que la frustration de populations contre le gouvernement. J’ai participé aux pillages pour subvenir aux besoins de ma famille. L’État nous a abandonné», confie à SahutiAfrica John, un sans-emploi au KwaZulu-Natal.
«La situation est devenue catastrophique avec cette pandémie», a dit Mohamed, la trentaine, résidant à Durban. Pour lui, l’arrestation de l’ancien président sud-africain est politisée. Et le vrai problème est la pauvreté à laquelle la population fait face. «Jacob Zuma a commis beaucoup d’erreurs dans sa gestion. La récession du gouvernement a entraîné une augmentation de la faim et de la pauvreté», précise Mohamed.
Le calme revient petit à petit dans une grande partie du KwaZulu-Natal et du Gauteng. «La situation est apaisé maintenant depuis que l’armée a été déployée pour prêter mains fortes à la police. Mais les bureaux restent fermés par crainte de pillages», a déclaré Christian, expatrié congolais vivant à Gauteng.
«Après ce qui s’est passé, je peux dire que la politique prend le dessus sur la justice sud-africaine. Les sympathisants de Jacob Zuma accusent le bureau actuel de l’ANC d’être derrière l’incarcération de leur leader. En tant qu’ancien président, la condamnation de Zuma prévue pour outrage à la justice est de maximum trois mois. Mais, Jacob Zuma a écopé de 18 mois de prison», a indiqué Patient, médecin résidant à Pretoria.
L’ancien président est condamné à quinze mois de prison pour outrage à la justice. Derrière cette contestation politique, les activités économiques sont paralysées dans tout le pays.
Ali Maliki