Dimanche 24 novembre, les autorités nigériennes ont demandé le remplacement de l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) avant son rappel annoncé samedi par cette organisation pour des « consultations » à Bruxelles.
Les autorités nigérianes ont accusé vendredi l’UE d’avoir redistribué « de manière unilatérale » à des ONG étrangères exerçant au Niger une aide humanitaire de 1,3 million d’euros de l’UE, sans qu’elles en aient été informées au préalablement. Elles ont déclaré faire un audit et appelé l’UE à en faire autant.
Le lendemain, l’UE exprimait son « profond désaccord » après la remise en cause des modalités de gestion de l’aide et annonçait le rappel de son ambassadeur au Niger, Salvador Pinto da França, pour des « consultations » à Bruxelles. Elle indiquait par ailleurs « vouloir continuer à soutenir la population ».
Dimanche, le ministère nigérien des Affaires étrangères a affirmé dans un communiqué avoir convoqué M. Da França le 14 octobre pour « mettre fin aux opérations » d’acheminement de l’aide, avant de « constater » leur poursuite.
Le gouvernement dit avoir alors conclu que « la collaboration » avec Salvador Pinto da França n’était « plus possible » et demandé « officiellement son rappel et remplacement dans les plus brefs délais ».
Le Niger « n’a jamais lancé un appel à l’aide internationale humanitaire suite aux inondations », précise le ministère des Affaires étrangères. « L’annonce de cette aide non sollicitée est apparue sur les réseaux sociaux deux semaines avant que les autorités nigériennes ne soient officiellement informées, ce qui est contraire aux usages diplomatiques », poursuit-il.
Le régime militaire nigérien, arrivé au pouvoir en juillet 2023 après avoir renversé le président civil Mohamed Bazoum – séquestré depuis lors – entretient des relations hostiles avec les Européens, en particulier avec la France, dont il a été une colonie.
Au Niger, près de 1,5 million de personnes ont été affectées par de récentes inondations qui ont fait vraisemblablement 339 morts, un chiffre exceptionnel.
AFP/Sahutiafrica