«La condamnation Barnabé Milinganyo à trois ans de prison, juste pour avoir employé ces expressions là, c’est tout de même exagérée à mon sens», a confié Carbone Beni, chargé de Réseau et Déploiement du mouvement citoyen “Filimbi”, dans un entretien exclusif à Sahutiafrica.net.
Pour Carbone Beni considère cette condamnation est « excessive » et conseille aux avocats de Barnabé Milinganyo de faire appel. «La condamnation est entre 6 mois à 3 ans maximal. Le juge aurait pu le condamné à 6 mois ou un an, juste pour la correction. Mais il a le droit de faire appel, peut-être que la sentence pourrait être réduite», dit-il.
Application de l’état de droit
«Je me réjouis quand même des avancées significatives de l’état de droit, du fait qu’il soit immédiatement mis devant son juge naturel pour se défendre, aussitôt arrêté. Il a eu droit à ses avocats», observe le militant de Filimbi .
«Je rappelle que moi et mes compagnons de lutte, Bopomi, Cedric, Palmer avions connu 7 mois de torture, de privation et de souffrance sans possibilité de discuter avec un avocat, avant de faire la connaissance de notre juge naturel pour qu’on puisse enfin nous défendre », ajoute Carbone.
Pour cet activiste de droit de l’homme, quelque soit la nature de l’infraction, toute personne doit se faire accompagner de ses avocats et être entendu par un juge, et cela n’a pas été le cas, il y a 2 ans de cela.
Barnabé Milinganyo, président national du Rassemblement des Leaders Congolais a été appréhendé samedi à son domicile par des agents de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR). Son interpellation a eu lieu après la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo dans laquelle il déclare en Lingala : « …akozwa mbuma… », traduira en français que Felix Tshisekedi «aura un fruit», s’il ne démissionnait pas. Le fruit évoqué par Barnabé serait un langage codé pour parler d’une balle et de la mort.
Le tribunal de paix de Kinshasa /Ngaliema siégeant en procédure de flagrance a condamné le Président national du Rassemblement des Leaders Congolais a été condamné à trois ans de prison et au paiement de 10 000 dollars américains comme dommages-intérêts.
Inès Kayakumba