« J’ai peur d’aller prendre la boisson au centre-ville à cause de l’explosion du 25 décembre. Je vais fêter à la maison. Malgré que les assurances des autorités pour la sécurité, je ferai ma fête à la maison », raconte à Sahutiafrica Pierre Rukata, la trentaine révolue. Pierre habite à Beni, ville située dans l’est de la RDC.
Prudence et vigilance. C’est l’ambiance qui règne à Beni à la veille de la fête du Nouvel an. La population garde encore à l’esprit l’explosion, qui a coûté la vie à au moins huit personnes dans un bar le soir du 25 décembre, la fête de Noël. Depuis cet attentat, la présence militaire est renforcée dans les coins chauds de Beni. Des cheik points ont été placés. Les entrées et sorties contrôlées. L’arme multiplie des patrouilles. Mais certains habitants restent encore sceptique.
Dans les coins de rues de la ville, la situation sécuritaire en cette période de fête alimente les débats. Pas d’engouement au marché. Quelques bars et restaurants de la ville sont désertes. « Nous avons peur. C’est pour cette raison que nous ne voulons pas aller boire dans le bar », confie Jacques, menuisier.
Si pour Jacques, il faut rester à la maison pour être à l’abri malgré les assurances des autorités, Kambale Sakumi, par contre, affirme qu’il respectera sa tradition de fêter le Nouvel an dans un des coins chauds de la ville.
« Le Maire de ville nous as rassuré sur la sécurité de la ville. Nous croyons que la sécurité est assurée. Il y a une forte présence de policiers et des FARDC. Je n’ai pas peur. Nos militaires sont là », dit Kambale, la vingtaine révolue, alors que le soleil tape.
Narcisse Muteba Kashale, autorité urbaine de la ville de Beni, appelle la population au calme et à dénoncer tout mouvement suspect en cette période. Mais aussi à respecter la mesure du couvre-feu. « Nous rassurons autour de la sécurité de la ville de Beni. Nos services de sécurité sont déjà sur le terrain », a-t-il déclaré.
Augustin Sikwaya depuis Beni