Aux obsèques de Chérubin Okende, ancien ministre congolais des Transports et proche de Moïse Katumbi, la famille de l’opposant affirme avoir tous les éléments pour contredire les conclusions de l’enquête de la justice congolaise.
Pour Georges Oyema, qui a prononcé le mot de la famille, tout le monde sait que Chérubin a été assassiné. Il affirme que M. Okende a été tué de manière la plus « sauvage ». « Nous ne sommes pas des amnésiques pour qu’on vienne nous raconter des bêtises et qu’on ne nous fasse pas taire parce que nous n’allons jamais abandonner le combat », a-t-il déclaré, sous un soleil de plomb et devant un parterre d’opposants, notamment Moïse Katumbi.
D’après lui, les avocats sont en train de s’y mettre pour que l’on sache la vérité sur ce qui est arrivé. « Le jour de sa mort, Chérubin Okende n’accusait aucun signe de désarroi ou de déception, c’est-à-dire qu’il n’avait aucune raison de se suicider. Donc, qu’on ne vienne pas nous tromper qu’il s’est suicidé. C’est la manière la plus facile d’insulter quelqu’un qui a eu beaucoup de valeur et qui a fait la fierté de votre gouvernement », a lâché Georges Oyema.
En RDC, l’affaire de Chérubin Okende a déchaîné de passion. Le 13 juillet 2023. Ce jour-là, l’opposant a été retrouvé mort dans sa jeep. Les enquêtes ont conclu à un suicide. Firmin Mvonde, procureur général près la Cour de cassation, avait indiqué que le corps de M. Okende n’avait pas été criblé des balles. Selon lui, l’arme, appartenant à son garde du corps, est resté dans le véhicule et n’a été tiré qu’une seule balle.
« Contrairement à ce que nous avons lu que son corps a été trouvé criblé de balles », avait-il raconté. D’après le procureur, l’autopsie n’a relevé aucun traumatisme à part l’auto-infliction de la balle au niveau de la tempe, sortie de l’autre côté de la tête ».
Mais, ces conclusions sont rejetées par les proches de l’opposition qui continue à réclame justice. Sur fond de polémique, le tribunal de Grande instance de Kinshasa/Gombe avait été instruit de poursuivre ceux qui mettent en doute la version officielle des enquêtes sur la mort de Chérubin Okende.
« Nous ne sommes pas des amnésiques pour qu’on vienne nous raconter des bêtises et qu’on ne nous fasse pas taire parce que nous n’allons jamais abandonner le combat », a dit Georges Oyema.
Huit mois après, Chérubin Okende va être inhumé. Des funérailles sans hommages officiels. La famille de l’opposant déplore avoir été abandonnée et sans recevoir un rond du gouvernement et du Parlement.
La Rédaction