« Ankoro, mugomboro, kimbiolongo, mondongo, kita Mata, tangawisi, ngadiadia, etc. » Ces noms ne vous disent rien en fait. Mais à Kinshasa, capitale de la RD Congo, ces noms renvoient à des aphrodisiaques naturels vendus sur les marchés. Ces produits sont vendus à bas prix et sont souvent consommés près des bars et autres débits de boissons dans la capitale congolaise. Certains vendeurs ambulants de ces produits aphrodisiaques font des bonnes affaires. Mais comment marche ce commerce ?
Dans la commune de Sélémbao, dans la partie ouest de Kinshasa, le soleil est accablant. Jérémy, vendeur des aphrodisiaques, est en train de ranger ses produits et quelques cartons de cigarettes dans une bassine. Il y a des tiges, des racines, des écorces d’arbres et chaque produit est rangé selon son efficacité et usage.
«Dans tout travail qu’une personne fait, l’objectif est de gagner de l’argent. Avec ce travail, je suis capable de payer mon loyer et nourrir ma famille », confie-t-il.
Il prend une petite pause avant de continuer son chemin dans différents bars de Selembao pour trouver des potentiels clients. « Je gagne au moins 100.000 FC (50 Usd) comme bénéfice en dix jours de travail. Ce boulot n’a pas d’heures fixes pour le début ou la fin de la vente. De fois, je vends au-delà de 23h », raconte-t-il. En fait, c’est souvent les soirs que les clients qui ont besoin de renforcer leurs capacités vont dans des bars et achètent.
Grâce, un autre jeune dans la vingtaine, est lui aussi dans le commerce des plantes aphrodisiaques. Pour lui, « l’avantage de ce commerce est important quand il y a plus de stocks. C’est surtout si le carton est plein des plantes traditionnelles », a-t-il dit. Il se presse pour servir des clients dans un bar. Pour lui, le travail commence à 7h pour se terminer à 23h.
Un client qui utilise souvent ces plantes confie que ces produits, sont riches en vitamines et permettent d’augmenter la libido chez les hommes. Il évoque la capacité optimiser l’érection. Certains tradipraticiens qui s’essaient dans la transformation de ces plantes confirment qu’elles donnent un peu plus de vigueur sexuelle aux hommes.
« Chaque produit à son rôle. Kitamata sert à soigner les maux de dos. Mais, selon certaines personnes, il permet à l’homme de rester longtemps en érection. Lolango, un autre produit sert à traiter l’hémorroïde. Bien entendu, c’est aussi pour aider l’homme à augmenter ses performances sexuelles, etc. », a expliqué Grâce.
Pour augmenter leurs performances, à Kinshasa, les certains hommes recourent à ces aphrodisiaques naturels.
« Je recours à ces aphrodisiaques naturels pour aller au-delà de mes pulsions sexuelles. J’aime le sexe, mais je consomme avec modération, car tout abus est dangereux », souffle un client qui fait entre temps ses provisions auprès d’un vendeur. Il prend aussi sa bière et glisse quelques racines aphrodisiaques dans son verre.
Mayasi, vendeur d’aphrodisiaques, rit aux éclats. Il explique sa motivation dans ce commerce. Il ne vise pas les performances sexuelles, mais le bénéfice. « Je choisis ce travail, car je gagne l’argent rapidement », a-t-il lancé. Pourtant, les effets de ces plantes vont parfois au delà des attentes, confient d’autres clients.
Raymond Nsimba