Comme l’année passée. A Kinshasa, capitale congolaise, les grandes célébrations nocturnes pour le nouvel an sont interdites. L’annonce a été faite par le général Sylvano Kasongo, commissaire provincial de la police congolaise, jeudi 30 décembre. Cette mesure prise pour endiguer la propagation du Coronavirus, suscite des réactions dans la capitale congolaise.
Roberto Singa, tenancier d’un bar à Kimbuta, un des coins chauds de Kinshasa, pense « la mesure n’est pas en soi mauvaise ». Pour lui, « elle vise en premier à protéger la population contre la pandémie, qui est à sa quatrième vague maintenant ». Il affirme qu’il est déjà adapté aux restrictions, mais regrette tout de même de « ne pas pouvoir faire un max de bénéfices comme autrefois lorsque les gens passaient la nuit à l’extérieur librement ».
« C’est un non-événement. Toutes ces mesures ne me concernent pas, d’habitude je passe mes fêtes de fin d’année en famille à la maison. Mais seulement c’est un manque à gagner pour ceux qui ont toujours profité de ces moments pour se faire un peu plus d’argent comme les tenanciers de débits de boisson, bars ou restaurants », confie Elisée, panier à la main en route pour le marché.
A l’abris, sous un parasol, Michel qui est chrétien, estime qu’il ne fallait pas interdire aux églises de fonctionner même au-delà des heures normales. « Il faut seulement être animé d’une mauvaise fois pour prendre une telle décision. Cette année a été difficile, mais Dieu nous a épargné et préservé. Il était temps pour nous de lui rendre grâce. Le virus ne circule pas seulement la nuit, même la journée, il fallait autoriser les veillées de prière », s’emporte-t-il.
« On n’a pas de choix, on est obligé de se plier aux décisions des autorités. Mais seulement, je demande au commissaire divisionnaire de bien encadrer ses hommes, souvent dans de tels contextes, la police fait preuve de plusieurs débordements et dérapages. Les policiers vont commencer à chasser les gens avant même qu’on ne puisse atteindre l’heure fixée pour le début du couvre-feu », dit Paulin, conducteur d’un taxis moto.
Dinho Kazadi