Joseph Kabila, ex-président congolais, et ses proches auraient détourné 138 millions Usd des caisses de l’Etat congolais de 2013 à 2018. C’est ce qu’a révélé Congo Hold-up, consortium coordonné par les collaborations d’enquêtes européennes (Eic), ce vendredi 19 novembre. Une enquête réalisée par des médias internationaux et des ONG spécialisées dans l’analyse des documents bancaires. D’après les enquêteurs, « la fuite comprend près de 3,5 millions de documents de la Banque gabonaise et française internationale (Bgfi), qui ont servi aux proches de Joseph Kabila de détourner des deniers publics ».
Selon l’enquête, le clan Kabila aurait avec « la complicité de la Bgfi mis la main sur au moins 138 millions Usd des caisses de l’Etat ». La même source indique qu’il s’agit de « l’argent des impôts, des financements de l’ONU, des fonds pour l’organisation des élections de 2016, des bénéfices issus des ressources minières, ou des fonds alloués pour des travaux publics tels que la construction des routes. Tout ceci avec l’aide de la banque centrale congolaise et d’autres sociétés écran ».
Congo Hold-Up affirme avoir répertorié des « actions douteuses qui ont conduit entre 2013 et 2018, aux détournements de fonds publics en RDC ». L’enquête révèle que ces fonds comprennent au moins « 46 millions Usd de la banque centrale du Congo (Bcc) et 15 millions Usd de la générale des carrières et des mines (Gécamines). Mais aussi 1,3 million Usd de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Et d’une société privée dénommée, Sud Oil, a reçu près de 86 millions Usd de fonds publics entre novembre 2013 et août 2017 ».
En 2016, une autre affaire des « biens mal acquis » a déjà éclaboussé le groupe BGFI. Appelé « Lumumba Papers » du nom de Jean-Jacques Lumumba, petit-neveu de Patrice Emery Lumumba, a été à la base de cette publication. Ce scandale a révélé des faits de corruption, de blanchiment d’argent qui ont impliqué pour la plupart les dignitaires du régime Kabila.
Dinho Kazadi