Quartier Pierre Fokom, commune de Kimbaseke, quartier périphérique de Kinshasa, capitale de la RDC. Depuis plus de quatre décennies, certains habitants vivent dans le noir. Pour suivre les informations à la télévision, ils sont obligés d’acheter des batteries ou d’utiliser un panneau solaire.
L’attente de l’électrification est grande. « Nous vivons dans les conditions difficiles. Nous sommes dans ce quartier depuis 1972, il n’y a pas de courant. Ici, on ne regarde pas la télé », se plaint Bruno Mbungu, père de famille, un habitant du quartier. Information que nous n’avons pas pu contre vérifier.
L’obscurité propice au banditisme
Certains ménages disposent de groupes électrogènes, alors que la plupart vivent dans le noir et ne peuvent pas se payer le luxe d’avoir un groupe électrogène ou des panneaux solaires. » Nous sommes obligés d’acheter six litres d’essence tous les jours, pour le groupe électrogène, afin de faire tourner notre activité. Par jour, nous dépensons 16.000 FC pour le carburant (soit près de 8$USD). Notre milieu est vraiment très reculé », fait savoir Guynesco Lubelo, vendeur dans une cabine téléphonique et propriétaire de l’unique salle de jeux video du coin.
L’absence du courant favoriserait le banditisme urbain. A partir de 19 heures, tout le monde reste chez-lui pour être à l’abri de « kulunas » (bandits armés d’armes blanches qui opèrent dans certains quartiers de la ville de Kinshasa).
Le projet Easy de la SNEL salué par la population
Le projet Easy, financé par la Banque Mondial, est attendu par les habitants du quartier Pierre Fokom. Les ingénieurs de la société AAE/Power, sous-traitée par la Société Nationale d’Electricité (SNEL) en RDC, posent un poteau pour le transport du courant. Les ingénieurs vont par la suite installer des câbles à moyenne tension.

Pendant les travaux d’installation, l’ingénieur Patrick Tshipanga et ses collègues de AAE/Power déplorent le comportement des certains inciviques. Il s’agit notamment, du vole de câbles. Ils rapportent que certains habitants sont contre les travaux d’électrification du quartier. Mais, ils poursuivent tout de même les travaux pour le bien de la communauté. « C’est parce qu’il faut électrifier les poches noires. Il faut aider les gens là où ils n’ont jamais vu la lumière. On est là pour les aider », explique l’ingénieur Giresse Nduwa.
Plus de 15.000 ménages seront électrifiés
Lancé en 2020, le marché Lot 6B vise le parachèvement de l’électrification de la commune de Kimbaseke. La société AAE/Power va, dans le cadre de ce projet installer 6.800 poteaux et poser 30 cabines électriques, et construire un réseau d’éclairage public constituer de 4320 luminaires. En tout, 15000 nouveaux abonnés seront branchés aux nouvelles installations électriques.

La réalisation d’un précédant projet d’électrification a permis à plus de 6700 ménages du quartier Malweka dans la commune de Ngaliema d’avoir l’électricité. Plus de 7800 ménages vivent désormais dans la lumière à Mpasa, commune de la N’sele, et 8500 à Kisenso.
La population de Kimbaseke attend la fin des travaux pour voir les ampoules s’allumer dans leurs maisons. Les travaux d’électrification prendront fin en janvier 2022. Ce projet de la SNEL est financé par la Banque mondiale à hauteur de 14 millions de Dollars américains.
Trésor Mutombo