Ce lundi 29 juillet, le transport en commun est paralysé à Kinshasa, capitale congolaise, à la suite d’un mouvement de grève lancé par des conducteurs de taxis.
Les arrêts de bus sont bondés, mais il n’y a ni de taxi ni encore de taxi bus. Sur les voies principales, plusieurs dizaines de personnes tentent de se rendre à leurs différentes occupations à pied. D’autres, par contre, empruntent les taxis motos, seuls moyens de transports disponibles. Dans la foulée, les prix de la course ont doublé, voire triplé.
Les chauffeurs ont laissé leurs véhicules dans des parkings. La majorité des personnes sont découragées et ont rebroussé chemin. Certains affirment être à l’arrêt de bus depuis six heures du matin. Croisée à Masina, commune située dans l’est de Kinshasa, Cornette Kusungulaka, étudiante à l’Université des Sciences de l’information et de la communication (Unisic), n’a pas pu se rendre aux cours.
« Aujourd’hui, je vais rater les cours. Pour quitter Tshanga (district situé dans l’est de Kinshasa) jusqu’à l’Unisic, il me faut plus de 10.000 Fc. C’est très coûtant », se désole Cornette Kusungulaka à Sahutiafrica.
« C’est compliqué pour nous », se plaint Isaac Elanga, lui aussi étudiant. Visiblement, il ne sait pas se rendre à l’université. « L’Etat congolais doit prendre ses responsabilités, car la mobilité de la majorité des Kinois dépend du secteur privé. Une fois cette grève, ils nous rendent la vie difficile », dit-il.
Les artères principales sont presque dessertes. Cette situation suscite quelques frustrations. Pour un chauffeur, ce mouvement de grève tombe à pic. Pourquoi ? « C’est devenu impossible de travailler. Le prix du carburant a augmenté de manière drastique. Nos revenus sont en baisse et nous sommes constamment victimes de tracasseries des policiers », se plaint un chauffeur de taxi, qui a requis l’anonymat.
A la veille de ce mouvement de grève, Jean Mutombo, président de l’Association de chauffeurs du Congo (Acco), appelle les chauffeurs grévistes à rester à la maison. « Que les chauffeurs, qui choisiront de travailler, ne devraient pas être menacés », a insisté. Le syndicat des chauffeurs proteste contre la hausse des prix des carburants et l’augmentation de la taxe sur les véhicules, mais aussi une meilleure sécurité sur les routes et une plus grande considération de leur profession.
Si les autorités n’ont pas encore réagi, ce mouvement syndical entend poursuivre la grève jusqu’à ce que ses revendications seraient satisfaites.
Ephraim Kafuti et Josaphat Mayi