Mardi 8 novembre, l’Assemblée nationale a interdit au gouvernement congolais de procéder à l’intégration, au mixage, au brassage et à toute négociation tendant à intégrer au sein de l’armée, de la police et tout autre service de sécurité des éléments issus de groupes armés.
Christophe Mboso, président de la Chambre basse, jure que par ces recommandations le pays connaisse encore des groupes armés. « Que celui qui veut entrer dans l’armée, qu’il entre et qu’il soit recruté dans les normes, mais passer toujours par les groupes armés, cela, il faut arrêter quand même », a-t-il déclaré lors de plénière.
Mais le député Moise Nyamugabo pense qu’une pareille décision devrait être laissée à l’appréciation du gouvernement, qui en assumera aussi la responsabilité. « Interdire au gouvernement de procéder à l’intégration, au mixage, au brassage et au recours à toute négociation tendant à intégrer au sein des FARDC… Pendant une période que celle nous traversions des moments difficiles. Fermer toutes les portes aux négociations à mon avis, je considère que c’est une erreur », a-t-il indiqué. Après sa prise de parole, il est hué par certains de ses collègues, le président appelle à la tolérance dans la salle.
Le speaker de l’Assemblée nationale ne veut plus que la résurgence des groupes armés soit un alibi pour intégrer l’armée congolaise. « Nous n’avons pas fermé les portes aux négociations parce que le chef de l’Etat ne dépend pas de l’Assemblée nationale et n’a aucune responsabilité devant nous. Mais nous disons, dans l’armée, plus de mixage au sein, plus d’intégration », a fait savoir M. Mboso. Pourtant, il reste ouvert aux négociations politiques limitées.
Depuis le matin du mardi, l’armée congolaise, qui a déployé dans l’est du pays deux avions de chasse Sukhoï-25, a bombardé des positions du mouvement rebelle M23. Ce groupe terroriste, a repris les armes fin 2021 et conquis plusieurs localités du territoire de Rutshuru, dans le Nord-Kivu, dont Bunagana, cité stratégique à la frontière ougandaise, en juin dernier.
Pour Kinshasa, le M23 est un mouvement terroriste soutenu par le Rwanda. Mais Kigali l’a toujours nié. Il accuse les forces congolaises de coaliser avec les rebelles FDLR. Une accusation fallacieuse, selon le président Tshisekedi.
Ali Maliki