Mardi 16 août, les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) ont accusé le président congolais Félix Tshisekedi de tenter de retarder les élections de l’année prochaine, en attisant les divisions dans le pays.
Ce groupe rebelle qui a pris le contrôle des villes de Tanda, Mukarange et Muhambira dans l’est du pays, dit vouloir la paix et prétend protéger les communautés.
« Le gouvernement congolais, par des stratégies savamment montées, mène une politique de chaos en opposant les populations les unes aux autres par des discours de haine, de xénophobie et d’exclusion en encourageant et en louant le tribalisme, le népotisme, sources de rivalités, les guerres interethniques et les tensions qui causent la faim, l’exode massif des populations », a dit Lawrence Kanyuka, porte-parole politique du M23, dans un communiqué.
Il affirme qu’une situation instable dans la région serait suffisante pour que M. Tshisekedi annule les élections générales de l’année prochaine.
« La stratégie du gouvernement est de créer et d’entretenir des conflits pour provoquer un chaos énorme dans le pays que Félix Tshisekedi entend utiliser pour se maintenir au pouvoir », a-t-il déclaré.
Le M23 prétend être des rebelles avec une cause et accuse le gouvernement congolais de forcer la presse à le présenter sous un mauvais jour.
« Le gouvernement Tshisekedi invente des fake news. Il fait donc pression sur certains organes de presse pour diriger et focaliser leur attention sur le M23, donc ternir l’image de ce dernier car nous avons des griefs légitimes qui exposent sa mauvaise gouvernance », a ajouté M. Kanyuka.
Mardi 16 août, des affrontements ont repris à Rusthuru entre l’armée congolaise et les rebelles du M23, qui occupent toujours Bunagana depuis deux mois.
La résurgence du M23 brouille les relations entre Kinshasa et Kigali, même si les deux Etats ont décidé d’une désescalade sous la médiation de Luanda. La feuille de route de Luanda a exigé un cessez-le-feu, mais aussi le retrait du M23 dans ses positions à Rusthuru.
Kinshasa accuse Kigali de travailler avec le M23 pour déstabiliser la RDC, une affirmation soutenue par les enquêtes de l’ONU. Le président rwandais Paul Kagame a réfuté les allégations de soutien au M23.
La Rédaction