15 octobre 2014-15 octobre 2021, huit années se sont écoulées. Ce jour-là, Beni, ville située dans l’est de la RDC, a connu l’attaque la plus meurtrière des rebelles de Forces démocratiques alliées (ADF). Plus de trente-trois personnes ont été massacrées. « Ce jour-là, nous étions dans la parcelle lorsque nous avions entendu les bruits de bottes. Nous avons vu des militaires vêtus comme les Fardc. Nous avions cru que les soldats congolais. Pourtant, c’étaient des rebelles ADF. Ils ont tué mon père et ma mère », raconte un rescapé sous couvert de l’anonymat à Sahutiafrica.
La ville de Beni a été endeuillée. Un souvenir difficile à oublier pour les familles de victimes de ce massacre. Plus d’une trentaine de corps sans vie ont été exposés devant la mairie. Il y a une vive émotion. Les pleurs de membres de familles de victimes, qui sont désormais séparés des êtres chers. Nyonyi Bwanakawa Masumbuko, maire de Beni à cette époque, a changé le nom du stade municipal de Beni. Depuis, c’est devenu le stade 15 octobre en mémoire des victimes.
« Alors que je quittais Oicha, j’ai vu les rebelles abattre huit personnes. D’autres étaient arrêtées et attendaient d’être tuées. Je me suis mis à courir lorsqu’un d’eux m’a aperçu. Il a tiré sur moi, mais la balle ne m’a pas atteint. Comme par un miracle, j’avais réussi à m’échapper », témoigne un autre rescapé.
« J’ai perdu plusieurs membres de ma famille ce jour-là. Quand nous arrivons à cette journée, je pleure mes parents », confie un habitant du quartier Ngadi, quartier attaqué par les rebelles le 15 octobre 2014. Il affirme qu’ils vivent toujours avec la peur au ventre malgré la présence de militaires. Mais aussi de l’état de siège.
A l’occasion de la commémoration de cette journée, les forces vives de Beni ainsi que d’autres structures citoyennes se sont recueillies devant les tombeaux de civils et militaires tués le 15 octobre. Des travaux d’assainissement ont été effectués au cimetière de Beni Masiani où les victimes de cette attaque ont été inhumées.
Depuis 2014, Beni est sous la menace des attaques terroristes. Des hommes armés tuent, volent, kidnappent et incendient des maisons. En mai dernier, Félix Tshisekedi, président congolais, a décrété l’état de siège pour endiguer l’insécurité. Mais la situation sécuritaire reste encore instable. Huit ans après cette attaque meurtrière, la population espère un retour de la paix.
Augustin Sikwaya depuis Beni