Dans le sud de la RDC, les travailleurs dans les mines de cobalt gagent en moyenne 2,5 Usd par jour. C’est ce qu’a révélé le rapport intitulé « La route de la ruine ? Véhicules électriques et violations des droits des travailleurs dans les mines industrielles de cobalt de la RDC », mené par Rights and Accountability in Development (Raid) et le Centre d’aide juridico judiciaire (Cajj), spécialisé dans les droits du travail mercredi 23 février. Cette recherche a duré environ 28 mois et a révélé une exploitation des travailleurs à l’échelle industrielle.
« Nous travaillons dur, sans pause, pour 2,5 dollars par jour. Si vous ne comprenez pas ce que le patron vous dit, il vous gifle. Si vous avez un accident, ils vont vous licencier », a dit un ouvrier congolais, cité dans le rapport. Il a été blessé lorsqu’un moteur de camion est tombé sur sa main gauche, l’écrasant et brisant de nombreux os.
Il affirme que son employeur a refusé de couvrir ses dépenses médicales et de physiothérapie. « Porter mon affaire devant les tribunaux a montré qu’il est possible de lutter contre les comportements illégaux des entreprises dans mon propre pays et de gagner. J’espère que ma victoire apportera la confiance aux autres travailleurs qui ont été exploités et ignorés », a-t-il ajouté.
Le rapport indique que la RDC abrite cinq des plus grandes mines de cobalt du monde. Il existe une forte demande mondiale de cobalt, un minéral stratégique utilisé dans les téléphones portables, d’autres gadgets électriques et les véhicules électriques.
« Les travailleurs sont détenus ou exploités par des sociétés minières multinationales, à savoir Kamoto Copper Company (KCC) de Glencore, Metalkol RTR d’Eurasian Resources Group et China Nonferrous Metal Mining Company (CNMC). Mais aussi Tenke Fungurume Mining (TFM) de China Molybdenum ainsi que Sino-congolaise des mines (Sicomines). Ces sociétés sont une joint-venture entre la Gécamines et un consortium d’entreprises et d’investisseurs chinois ».
« Les multinationales et leurs sous-traitants ont une emprise puissante sur les travailleurs congolais qui dépendent d’eux pour leur subsistance. Qu’un tribunal local modifie ce déséquilibre de pouvoir et reconnaisse publiquement les droits humains d’un travailleur est sans précédent. D’autres tribunaux congolais devraient suivre cet exemple », a fait savoir Josué Kashal, un avocat du Cajj.
La RDC, produit 70% du cobalt mondial et si cela est fait correctement, Kinshasa, la plus grande ville d’Afrique avec une population de 17 millions d’habitants. Cette dernière pourrait devenir l’un des trois principaux centres économiques d’Afrique, selon Benchmark Mineral Intelligence (Bmi).
Ali Maliki