« Malu eh…, Malu eh…., Nani aluki makambu, Tshimbalanga aluki makambu, Wenge ya biso moko »…. Extrait des paroles de « Kin é bougé » de Wenge Musica 4×4. Pour ceux qui ont connu les moments de gloire de ce groupe congolais, ils ont fait leur temps depuis les années 90 jusqu’à leur dislocation en décembre 1997.
Les génériques, chansons et même « sebene » de Wenge Musica ont bercé des milliers de congolais. Il suffit de voir l’engouement suscité par leur concert, de réconciliation, du 30 juin.
(Le lien de Kin é bougé ci-dessous. Ecouter Malu aluki makambu à partir de 8’32 »)
Et pourtant, c’est en 1991 que ce groupe a sorti cet album. A Kinshasa, capitale congolaise, le public l’accueille favorablement. Il était déjà conquis.
Le 30 juin dernier, Wenge Musica 4×4 a livré un concert inédit, 25 ans après sa dislocation en deux factions principales : l’aile de JB Mpiana et de Werrason.
Le Stade des Martyrs de Kinshasa a reçu du monde pour ce concert de la réunification du clan Wenge. Malgré les déceptions, Wenge a inspiré le groupe MPR pour sa chanson Makambu sortie le mardi 5 juillet. Makambu annonce l’Ep « Seseseko », album de 9 titres attendu le 22 juillet prochain.
Le refrain de Makambu reprend une bonne partie de l’extrait de Wenge :
Nani eh, nai aluki Makambu,
Eliane aluki makambu,
Peniel aluki Makambu,…
Le génie du duo de MPR (Musique populaire de la Révolution) se trouve dans la mise à jour de cette chanson de 1991.
A l’ère des nouvelles technologies et des réseaux sociaux, MPR s’inspire des dérapages observés auprès de certains « hommes de Dieu » en RDC. Les récents scandales congolais sont, d’abord, publiés sur les réseaux sociaux. Ils sont impliqués des pasteurs, chantres et fidèles dans les églises.
« Sœur a komaki pe fidèle, ye nde ako simba Ministère », comprenez, « la sœur s’est convertie et devenue fidèle. C’est elle qui devait soutenir le ministère ».
La description de cette réalité sociale est une photographie de la situation que certaines sœurs ont vécu dans des lieux de culte. Elles ont reçu des promesses non tenues par certains pasteurs.
Malgré leur persévérance et foi comme celle de Sarah et Esther de la Bible, certaines sœurs ont fini par craquer et publier des vidéos intimes.
Tout naturellement, les publications se sont faites sur les réseaux sociaux, reconvertis en tribunaux populaires.
Sous les airs de Kin é bougé, les jeunes du MPR peignent ces réalités quotidiennes liées à l’usage des nouvelles technologies et des réseaux sociaux. Certains les utilisent comme des canaux pour le règlement des comptes. MPR, lui-même, l’utilise essentiellement pour la diffusion de ses œuvres. Un contre-pied parfait à la réalité qu’ils dénoncent. Oups! La réalité qu’ils peignent en fait.
Alimasi Kambale