Le colonel Jean de Dieu Mambweni, officier des FARDC, devra être déclaré non coupable. C’est ce qu’a affirmé Me Emery Tshiamala, un de ses avocats, lors de la reprise du procès de l’assassinat de deux experts des Nations unies à la Cour militaire de Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï Central. Mais le ministère public avait requis la peine de mort contre le colonel Mambweni pour violation des consignes lors de la dernière audience.
« Le ministère public n’évoque aucune date où une quelconque consigne de ne pas recevoir les étrangers lui a été adressée. Il n’a jamais détourné des munitions ni donné des effets de guerre aux miliciens. En tout cas, ça également, aucun des prévenus ne l’a avoué », a dit Me Emery Tshiamala. D’après lui, « au plus profond de la crise son client a été nommé par ordonnance présidentielle, officier en charge de l’éducation civique et patriotique. Il était un maillon essentiel des relations civilo-militaires ».
« C’est à ce titre qu’il a reçu les experts onusiens, qui sont arrivés à Kananga avant d’aller se faire tuer à Dibaya. Ce sont eux (les experts Onusiens tués en mars 2017, Ndlr) qui sont venus vers le colonel Mambweni et non lui, qui était allé les chercher », a-t-il indiqué.
Toujours lors de cette audience, les avocats du journaliste Raphaël-Trudon Kapuku ont affirmé « qu’il n’y a aucune preuve ni témoin pour asseoir la culpabilité de notre client ». Le ministère public a aussi requis la peine de capitale contre Raphaël Trudon Kapuku, notamment pour association de malfaiteurs et terrorisme. « La Cour militaire devra se prononcer sur l’acquittement de Raphaël-Trudon Kapuku Kamuzadi », a déclaré les avocats du journaliste de la Radio et Télévision Kasaï horizon de Kananga (Khrt).
« L’arrestation de notre client tient de sa proximité avec Constantin Muyaya Tshibona (natif de Dibaya), ancien député national de l’Udps/Tshisekedi, dont l’organisation caritative à vocation de développement avait à l’époque distribué des outils aratoires : les machettes et les houes au titre d’appui pour la relance des travaux agricoles dans ce territoire, épicentre des violences causées par les insurrections des miliciens Kamuina Nsapu », a plaidé un des avocats de Raphaël-Trudon Kapuku.
Les plaidoiries vont se poursuivre le jeudi 16 décembre. Le 30 novembre dernier, le ministère public avait dans son réquisitoire sollicité la peine de mort contre cinquante et un prévenus dans ce procès, dont Raphaël Trudon Kapuku Kamuzadi, le colonel Jean de Dieu Mambweni. Mais ces derniers clament leur innocence.
Van Frédéric Tshilanda Katende depuis Kananga